retransmission radio du 2/12/2006
Opéra en deux actes de Vincenzo Bellini donné en version de concert les 17 et 19 Novembre dernier à l’opéra de Lyon.
Natalie Dessay dans le rôle titre, libérée des contraintes d’une mise en scène est une Amina superbe et très émouvante. Ayant retrouvé ici ses capacités de comédienne elle donne à ce rôle une dimension exceptionnelle; la scène du somnambulisme du second est tout à fait remarquable et reste comme l’un des grands moments de la soirée. La voix est ferme et ne tremble pas dans les aigus; contrairement à « Lucia di Lamermoor » ou elle ne m’était pas apparue au mieux de sa forme, Natalie Dessay semble ici apaisée et très sereine.
Francesco Meli est un très bel Elvino. La voix est sûre et ne tremble pas dans les aigus. La aussi Meli excellent comédien fait ressortir les sentiments contradictoires qui agitent Elvino : l’amour, le chagrin, le mépris et le dépit qui le pousse dans les bras d’une femme qu’il n’aime pas. Quelle très belle surprise que cet Elvino après ses performances très critiquées de l’été dernier à Pésaro.
Carlo Colombara campe un comte Rodolfo humain et rend à ce rôle ses lettres de noblesses. Il ne tremble pas lorsqu’il s’agit de prendre la défense d’Amina face à tout un village persuadé qu’elle est parjure à ses serments sans savoir ce qu’est le somnambulisme. La tranquille autorité du comte Rodolfo est bien mise en valeur par cette très belle basse italienne. La aussi c’est une très belle surprise :la voix est puissante, grave et très belle. Voila un nom à retenir.
Sara Mingardo et Paul Gay respectivement alto et basse ont une belle voix mais ne sont guère mis en valeur par leurs rôles respectifs fort courts, je ne m’étendrai donc pas sur leur performance qui semble, au demeurant, tout à fait honorable.
Jaël Azzaretti est, vocalement, une belle Lisa mais c’est quand même le point faible de la distribution. Elle semble peu convaincue et du coup, lisa qui est censée être dévorée de jalousie à l’égard d’Amina qui a tout pour être heureuse, fait l’effet d’une jeune fille terne et effacée. Dans les ensembles elle est incapable de se faire entendre et dans les confrontations avec Rodolfo elle fait l’effet d’une mégère.
Les chœurs et l’orchestre de l’opéra de Lyon sont dans l’ensemble très convaincants et nettement plus motivés que par « Lohengrin » donné en Octobre dernier. La très belle direction du chef italien Evelino Pido, inspiré et très en forme ce soir la, donne très envie d’entrer « dans la danse »; il semble que Bellini lui réussisse plutôt bien.
Dans l’ensemble c’est une très belle soirée que France Musique a diffusé ce soir et dont on ne peut que souhaiter qu’elle sortira bientôt en CD ou, pourquoi pas, en DVD.