critiques de retransimissions TV

La fille du régiment (21 Juin 2007)

Voila une production très belle vocalement. Dessay et Florez sont exceptionnels en Marie et Tonio; le second recevant des ovations après chacun de ses airs et le reste de la distribution est tout à fait honorable. Le chef d'orchestre est excellent et dirige l'ensemble de main de maitre; musicalement c'est une très belle soirée. Une fois de plus le metteur en scène se permet une transposition qui n'est pas des plus heureuses. L'intrigue qui est censée se dérouler sous le 1er empire a été transposée pendant la 1ère guerre mondiale ce qui aboutit à des incohérences.

Die Walküre (Aix en Provence, 5 Juillet 2007)

A priori cette production aixoise est très belle vocalement bien que l'on en soit que dans les débuts. Le trio Hunding/Siegmund/Sieglinde est plutôt sympathique, nous verrons bien la suite. la mise en scène est quelque peu gênante; quel dommage que la "mode" soit à la transposition. Pour avoir déjà vu le ring il y a fort longtemps, je ne peux que regretter cette scénogarphie moderne.
La mise en scène, les décors et les costumes m'ont parus hors de propos. J'ai beau ne pas aimer Wagner j'ai quand même essayé de faire attention aux voix. Il m'a semblé que Willard White était très largement au dessus du lot mais sa Fricka ne m'a pas complètement convaincu; peut-être est ce dû au fait qu'elle n'a qu'une courte apparition dans cet épisode du ring. Hunding était semble-t-il correct et Sieglinde avait en effet, à moins que je ne me trompe, la voix du rôle. Johansson a loupé son entrée en lançant un cri de guerre assez faux, il m'avait cependant semblé qu'elle était plus à l'aise à mesure que la soirée passait. Quant au ténor il avait l'air un peu paumé en Siegmund. Rattle avait une direction pataude qui alourdissait franchement la musique de Wagner.

L'Orfeo de Monteverdi (en différé de Berlin, février 2007)

Chef d'orchestre : René Jacobs
Metteur en scène : Barrie Kosky

Créé à Mantoue il y a tout juste 400 ans, L'Orfeo de Monteverdi est considéré comme le premier opéra de l'histoire de la musique. René Jacobs et Barrie Kosky l'ont recréé à Berlin dans les conditions de représentation de 1607 (lu dans l'annonce de programme de la chaîne Arte)

Je ne connaissais pas du tout cet opéra et je dois avouer que cette époque baroque n'est pas celle que je préfère mais, gentiment envoyée en mission spéciale par Calbo, j'ai regardé cette retransmission et je ne le regrette pas !
Il m'est bien difficile par contre d'en juger la qualité, n'ayant guère de repères. Je dirais que j'ai été très impressionnée par Marie-Claude Chappuis (Messagera/Proserpina) tant par la beauté de la voix que dans son engagement scénique. Stéphane Degout (Orfeo) m'a paru un peu plus en retrait : voix assez froide et manquant d'agilité ; par contre, son interprétation scènique du personnage était très intéressante.
J'ai vraiment bien aimé la scènographie, notamment le passage "aux enfers" ; la mise en scène, les costumes et les décors étaient d'une grande sobriété mais mettaient bien en valeur, l'oeuvre elle-même.
Une bonne soirée, donc !
J'espère pouvoir un jour revoir cette oeuvre sur scène.

Merci Bel canto

Scènes du Faust de Goethe (Robert Schumann, 1843/1853) 13 Janvier 2008 au téatro régio di Parma

Chef d'orchestre Donato Renzetti
Metteur en scène Hugo De Ana
Décors, Costumes Hugo De Ana
Lumières Hugo De Ana
Chef de choeur Martino Faggiani
~
Faust, Pater Seraphicus, Doctor Marianus : Markus Werba
Gretchen, Una Poenitentium : Daniela Bruera
Böser Geist, Mephistopheles, Pater Profundus : Michele Pertusi
Ariel, Pater Ecstaticus : Richard Decker
Sorge, Martha : Désirée Rancatore Sabina von Walther
Not, Magna Peccatrix : Sabina von Walther
Mangel, Mulier Samaritana, Mater Gloriosa : Nino Surguladze
Schuld, Maria Aegytiaca : Stefanie Iranyi

Dernier acte de la trilogie autour de Faust organisée par le régio de Parme depuis 2006, cette oeuvre de Schumann a d'abord été composée comme un oratorio plus que comme un opéra; cependant le régio a voulu relever le pari d'une mise en scène et il est relevé avec difficulté. Si les vues futuristes de Hugo de Ana ont fait de La damnation de Faust une réussite en 2007, elles n'ont pas donné le meilleur pour ces scènes du Faust de Goethe; il y a cependant de très bonnes idées et la dynamique de la mise en scène est quand même préservée.
La distribution, ou chacun des artistes chante plusieurs rôles, est homogène dans l'ensemble et donne à entendre de fort jolies choses. On regrettera la présence de Désirée Rancatore dont la voix semble subir les outrages du temps ou d'un surmenage certain; quel dommage que cette artiste qui a tant donné à l'art lyrique ait tant peiné ce soir. Nino Sugurladze confirme la très belle surprise de la production précédente et l'on surveillera attentivement cette jeune et belle artiste dans les années à venir. Stefanie Iranyi est certes correcte mais pas marquante au point que l'on se souvienne d'elle. Sabina von Walther ne marque pas non plus beaucoup mais la voix est très belle et dans le futur si elle travaille encore un peu elle pourrait bien refaire parler d'elle. Richard Decker a une jolie voie de ténor et donne lui aussi de belles choses à entendre. Michele Pertusi excellent débute dans une oeuvre en allemand et pour se faire a travaillé en amont avec un professeur d'allemand pour être au plus près des émotions des personnages qu'il avait à interpréter. A une ou deux reprises la voix a eu de petites faiblesses mais sans conséquences sur l'ensemble de la soirée. Markus Werba a une voix de baryton chaleureuse et complète avec bonheur ce très beau cast. Les choeurs et l'orchestre du régio de Parme placés sous la direction de Donato Renzetti étaient en grande forme; quant au chef très inspiré il a fait une très belle prestation.

Le 30 décembre sur France 2 : La Traviata de Verdi (juin 2007 - Paris, Palais Garnier)



Violetta : Christine Schäfer - Alfredo : Jonas Kaufmann - Germont : José van Dam
Direction musicale : Sylvain Cambreling - Production : Christoph Marthaler

J'ai regardé une partie de cette retransmission (de nuit !!!) sur laquelle j'ai fait un peu de recherches et qui semble avoir été assez mal accueillie.
Il faut dire que la mise en scène est très ... spéciale ! Violetta en Piaf, c'est assez peu crédible ; le 'brindisi' a pour décor un vestiaire où une foule assez bien éméchée brandit un coupon en guise de flûte de champagne. Encore une prise de pouvoir d'un metteur en scène peu respectueux de l'oeuvre et du compositeur.
Par ailleurs, Christine Schäfer n'a certainement pas les moyens d'une Violetta ... et pourtant, je me suis sentie vraiment interpellée par son interprétation, certes peu conformiste, mais très investie dans son personnage et j'ai vraiment été impressionée par l'implication de J Kaufmann, qui a lui tout au contraire, les qualités vocales d'un Alfredo, très attachant du reste !
Par contre, le Germont de José van Dam était ... sans voix et même très faux à certains moments !!! C'était pénible à entendre pour pareil artiste ... De même, la direction de Cambreling était très lourde, avec de tempi fort lents.
J'aimerais cependant revoir cette production ... mais à une heure plus raisonnable !

Le 3 janvier sur RTBF1 : La Belle Hélène d'Offenbach



Mise en scène : Jérôme Savary - Interprète : Maryline Fallot (Hélène) - Sébastien Droy (Pâris) - Rémy Corazza (Ménélas) - Jean-Marie Frémeau (Agamemnon) - Patrick Rocca (Calchas) - Philippe Cantor (Achille) - Max-Emmanuel Cencic (Oreste) - Michèle Grand (Bacchis) - Chef d'orchestre : Christian Zacharias

J'ai déjà connu Savary plus inspiré ... c'était assez banal et je me suis ennuyée !!!

Tiens Frémeau en Agamemnon, voila longtemps que je n'avais pas entendu parler de lui.
En ce qui concerne Savary il est capable du meilleur comme du pire que tu te soit ennuyée ne m'étonne qu'à moitié car il est meilleur scénographe d'opéra que d'opérette

calbo a écrit:

Tiens Frémeau en Agamemnon, voila longtemps que je n'avais pas entendu parler de lui.
En ce qui concerne Savary il est capable du meilleur comme du pire que tu te soit ennuyée ne m'étonne qu'à moitié car il est meilleur scénographe d'opéra que d'opérette.

Cette production était d'abord passée par Toulouse où la critique avait été très bonne quant à la mise en scène ... cela tient peut-être des interprètes qui me paraissaient peu impliqués, ce qui est assez étonnant avec Savary à la manoeuvre !

A part Frémeau que je connais également depuis des années et Zaccharias qui est un excellent chef je ne connais personne. Et comme je n'ai pas vu cette production ni à Toulouse ni à la TV je ne saurais me prononcer quant à la qualité vocale du plateau.

J'ai commencé également à regarder la retransmisson de la belle hélène mais j'ai vite abandonné pas de créativité dans la mise en scène et les chanteurs bof

Clari de Halevy, Arte janvier 2009.

Opéra filmé à Zurich, Opernhaus, en mai 2008. Jacques Fromental Halévy (1799-1862) : Clari, opera semiseria en 3 actes sur un livret de Pietro Giannone. Mise en scène : Moshe Leiser & Patrice Caurier. Décors : Christian Fenouillat. Costumes : Agostino Cavalca. Lumières : Christophe Forey. Chorégraphie : Beate Vollack. Avec Cecilia Bartoli, Clari ; John Osborn, Il Duca ; Eva Liebau, Bettina/Adina ; Oliver Widmer, Germano/Il Conte ; Giuseppe Scorsin, Luca/Il Padre di Adina ; Carlos Chausson, Alberto ; Stefania Kaluza, Simonetta. Chœur de l’Opéra de Zurich (chef de chœur : Jurg Hämmerli), Orchestre « La Scintilla » de l’Opéra de Zurich, direction : Adam Fischer



Avant toutes choses, je dois dire que les critiques que j'en ai lues sont assez discordantes ...

Quant à moi, je me suis franchement ennuyée !!! Difficile de croire que cet opéra soit du même compositeur que "La Juive" et je me demande bien, même si 'La Malibran' l'a interprété, pourquoi exhumer pareil opéra tombé dans l'oubli depuis belle lurette. Je crois qu'il ne fut donné que quelques fois à sa création et puis totalement abandonné.
J'ai trouvé cet opéra terriblement banal malgré tous les efforts de Cécilia à le rendre intéressant (il faut cependant une nouvelle fois saluer ici son grand sens de la scène et ses qualités vocales qui ne sont en rien mises en cause !). Cela m'a fait beaucoup penser à Louise (en beaucoup plus gai ! ) de Charpentier (message pour Papagena : ah ! les carottes de Louise )

Bref ... je ne me précipiterai pas pour aller écouter cet opéra !

Je vous laisse aussi juges de la mise en scène et des décors !!! (King Kong a pris un coup de chaud ! )

Il faut dire, qu'apparemment, la mise en scène n'aidait pas vraiment les artistes. Peut être que ca passerait mieux au CD (s'il y en a), qu'en penses tu?

Je pense ... que l'on doit laisser cet opéra là où il était : dans l'oubli ! Désolée mais je n'ai rien trouvé d'intéressant, même d'un point de vue purement musical ; cependant, je reconnais qu'il ne faut pas se baser que sur une seule audition !

La traviata, 15/07/09

J'ai regardé cette Traviata dont on nous parlait tant et plus. J'ai beaucoup aimé la direction de Chung enlevée et dynamique. Concernant Ciofi, c'est une musicienne remarquable encore que sa Violetta ne m'ait pas émue autant que je le pensais et je l'ai nettement préférée dans Capuletti e Montecchi l'an dernier à l'ONP. Grigolo est un Bel Alfredo mais je pense qu'il s'améliorera beaucoup dans les années à venir. Excellent Germont et dans les roles secondaires Delpas est un Douphol de luxe.
Notons au passage que c'est la partition intégrale qui à été donnée ce qui est rarissime, voire unique me semble-t-il. Je n'ai pas vraimemnt aimé la mise en scène que je trouve trop gesticulante quant aux bavardages de C.Hondelatte, ils m'ont tellement énervée que j'ai très vite eu envie de le faire taire par une paire de baffes. Cependant le docu "faites entrer la traviata" était intéressant, mais pourquoi a-t-il "plagié" sa propre émission? Ca m'a un peu gaché la soirée moins cependant que ses bavardages verbieux et inutiles.

Orange, 4 Août 2009 : Cavaleria/Pagliacci

Bon le docu sur Rototo en Sicile m'a laissée totalement indifférente, contrairement à ma mère qui a adoré.
Le Cavalleria aurait pu être intéressant si BUM avait eu la voix du rôle et Si Rototo n'avait pas beuglé ses aigus. Le seul chanteur que j'ai trouvé très bien dans le rôle d'Alfio c'est le coréen Seng youn Ko. Pour Pagliacci je retiendrai KO en Tonio Mula en Nedda et Degout en Silvio. Prêtre n'a pas, ou plus, nécessairement l'énergie pour assurer ce type de soirée qui réclame une présence constante. Or il m'a paru zapper certains moments de la représentation; attention cependant, il reste quand même un chef exceptionnel tant sur la durée que sur ce qu'il a donné à entendre au cours d'une carièrre inégalable.
La légende des chorégies diffusée pendant l'entracte je n'ai qu'un mot : bof. Je m'attendais à un docu et ça n'a été qu'une succession de tubes. Donc aucun intérêt, tout comme le docu sur Rototo "lemeilleurténorvivantenactivité"

C'est navrant de voir l'enthousiasme parfois un peu ridicule de certains journalistes en ce qui concerne rototo

http://www.lesechos.fr/info/loisirs/02089553781.htm