Édouard-Victor-Antoine Lalo est un compositeur français né à Lille, au n° 10 de la rue des Tours, le 27 janvier 1823, et mort à Paris le 22 avril 1892. Il repose au cimetière parisien du Père Lachaise. Sa famille est d'origine espagnole, mais implantée en France depuis le XVIe siècle.
Édouard Lalo apprit le violon et le violoncelle au conservatoire de Lille sous la direction du professeur allemand Baumann puis, à l’âge de seize ans, partit pour Paris afin de continuer ses études musicales, contre la volonté de son père. Il s’y lia d’amitié avec Eugène Delacroix. Lalo étudia le violon au Conservatoire de Paris. À Paris, il sut se faire apprécier comme violoniste lors des séances de musique de chambre organisées par MM. Jacquard et Armingaud. En même temps, il composait avec ardeur des mélodies et des symphonies instrumentales qui furent plus appréciées à l'étranger qu'en France. Édouard Lalo fut promu Officier de la Légion d'honneur le 31 décembre 1888. Hormis deux symphonies — détruites, semble-t-il, par le compositeur —, ses premières compositions furent destinées à un petit effectif vocal ou instrumental, avec notamment six Romances populaires (1849), puis six Mélodies, sur des poèmes de Victor Hugo (1856), deux Trios avec piano (vers 1850 et 1852) et différentes pièces pour violon et piano. En 1855, il participa à la création du Quatuor Armingaud, dont l’ambition était de promouvoir les œuvres des maîtres allemands. Quatre ans plus tard, il composa son propre Quatuor à cordes. En 1866, il termina Fiesque, son premier opéra, qui ne fut jamais porté à la scène mais alimenta d’autres œuvres, comme le Divertissement pour orchestre (1872) ou la Symphonie en sol mineur (1886). Les années 1870 furent particulièrement fécondes : outre le Concerto pour violon (1873) et le Concerto pour violoncelle (1877), Lalo écrivit ses deux plus célèbres opus, la Symphonie espagnole (1874) et l'opéra Le Roi d'Ys (1875-1881). Il acquit sa notoriété grâce à la Symphonie espagnole, qui est en fait un concerto pour violon en cinq mouvements, composition flamboyante créée pour le violoniste virtuose Sarasate et toujours très populaire. Son Concerto pour violoncelle, bien que moins apprécié, est une œuvre très intéressante. Quant au Roi d'Ys, il ne fut créé que tardivement, mais triomphalement, en 1888. Parmi ses compositions d'envergure, le ballet Namouna (1882) fut commandé par l’Opéra de Paris et chorégraphié par Lucien Petipa. Cette musique reçut un accueil mitigé, entre huées du public et enthousiasme de confrères tels que Debussy, Fauré ou Chabrier. Il s’est maintenu au répertoire sous forme de suites d’orchestre. À propos de Namouna, Claude Debussy écrivit : « Parmi trop de stupides ballets, il y eut une manière de chef-d'œuvre : la Namouna d'Édouard Lalo. On ne sait quelle sourde férocité l'a enterrée si profondément que personne n'en parle plus... C'est triste pour la musique. »
Lalo, apprécié notamment pour la richesse de son orchestration, a contribué, à la fois comme interprète et comme compositeur, au renouveau de la musique de chambre en France. Son Quatuor à cordes révèle la forte influence de Beethoven, mais est aussi empreint d’une vigueur rythmique bien personnelle. Contemporaine de Carmen de Bizet, sa Symphonie espagnole pour violon et orchestre est une des premières œuvres orchestrales françaises à faire appel au folklore espagnol et à ses rythmes de danses. Cet intérêt pour les folklores se retrouve dans la Fantaisie norvégienne (1878), dans la Rhapsodie norvégienne (1879), dans le Concerto russe (1879), mais aussi dans la « légende bretonne » du Roi d’Ys, dont Lalo renonce volontairement à faire un « drame lyrique » wagnérien. Privilégiant les formes brèves, il y fait preuve d’une grande invention mélodique et rythmique, soutenue par une riche écriture harmonique.
source : wikipédia