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 La période baroque (1600 1765)

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calbo
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calbo


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MessageSujet: La période baroque (1600 1765)   La période baroque (1600 1765) Icon_minitimeLun 2 Avr - 0:41

Le siècle et demi qui s'annonce est l'un des plus bouillonants pour l'histoire de la musique. Pour en parle, c'est ici.
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MessageSujet: Re: La période baroque (1600 1765)   La période baroque (1600 1765) Icon_minitimeMer 4 Avr - 12:09

Le baroque couvre une grande période dans l'histoire de la musique, s'étendant environ du début du XVIIe siècle au milieu du XVIIIe siècle, de façon plus ou moins uniforme selon les pays considérés. De façon nécessairement schématique, l'esthétique et l'inspiration baroques succèdent à celles de la Renaissance et précèdent celles du classicisme. Le mot baroque vient vraisemblablement du portugais barroco qui désigne des perles de forme irrégulière. On l'a inventé pour qualifier, au début de façon péjorative, l'architecture baroque venue d’Italie. Ce n'est que plus tard qu'il a qualifié la musique qui lui était contemporaine. Toute connotation péjorative a disparu depuis longtemps et le terme tend davantage à désigner la période de composition que le caractère de l'œuvre. Généralement, on divise cette période en 3 phases de 50 ans chacune : le baroque ancien (1600-1650) ; le baroque moyen (1650-1700) ; le baroque tardif (1700-1750). L'ère de la musique baroque débute, conventionnellement, en Italie avec Claudio Monteverdi (1567-1643) - véritable créateur de l'opéra - et se termine avec les contemporains de Jean-Sébastien Bach et Georg Friedrich Haendel : Jean-Philippe Rameau et Georg Philipp Telemann, de par leur grande longévité, composent leurs dernières œuvres dans les années 1760. Mais bien avant cette décennie, les compositeurs plus jeunes se sont tournés vers un nouveau style. C'est au cours de la période baroque que la musique instrumentale s'émancipe et naît véritablement : elle ne se contente plus d'accompagner ou de compléter une polyphonie essentiellement vocale ; si elle emprunte encore, au début du XVIIe siècle, ses formes à la musique vocale, elle ne tarde pas à élaborer ses propres structures, adaptées à leurs possibilités techniques et expressives. Les deux pôles de la musique baroque sont l'Italie et la France dont les styles sont fortement opposés malgré des influences réciproques. Cette opposition était telle que beaucoup de musiciens de l'une des écoles allaient jusqu'à refuser de jouer des œuvres provenant de l'autre. Le style italien se diffusa largement hors d'Italie, et la France est sans doute le pays qui résista le plus à cette domination, sous l'influence de Jean-Baptiste Lully (italien naturalisé français) et ceci jusqu'à la Querelle des Bouffons, au milieu du XVIIIe. Par ailleurs, on doit noter que la France n'a suivi qu'avec retard le mouvement européen d'évolution de la musique vers le style dit « classique » illustre notamment par Haydn et Mozart. D'autres foyers existent et participent au mouvement en y apportant leurs spécificités : les Pays-Bas et l'Allemagne du Nord (le stylus fantasticus, le choral), l'Angleterre (l'art de la variation), un peu l'Espagne. Une synthèse apparaît dans la musique allemande, qui emprunte à ces différents courants et culmine dans l'œuvre de Jean-Sébastien Bach. Elle existe aussi, de façon beaucoup moins accomplie, chez quelques autres dont Johann Jakob Froberger (musicien européen par excellence), Georg Muffat, savoyard devenu autrichien après avoir étudié en France et en Italie, François Couperin (les Goûts Réunis). Quant à Haendel, son œuvre relève plus de l'assimilation personnelle de chaque style que d'une véritable synthèse : il sait composer comme un Allemand du Nord, comme un Italien, comme un Français et crée même le nouveau genre de l'oratorio en anglais. Le style baroque se caractérise notamment par l'importance du contrepoint puis par une harmonie qui s'enrichit progressivement, par une expressivité accrue, par l'importance donnée aux ornements, par la division fréquente de l'orchestre avec basse continue, qui est nommé ripieno et un groupe de solistes qui est le concertino et par la technique de la basse continue chiffrée comme accompagnement de sonates. C'est un style savant et sophistiqué. Le baroque possède aussi beaucoup de contrastes : les oppositions notes tenues/notes courtes, graves/aiguës, sombres/claires (un accord majeur à la fin d'une pièce mineure)... ou encore l'apparition du concerto (de l'italien concertar « dialoguer ») qui met en opposition un soliste au reste de l'orchestre (le tutti), l'opposition entre pièces d'invention (prélude, toccata, fantaisie) et pièces construites (fugue) ne sont que des exemples.
Le classicisme, plus tard, aura pour ambition de « revenir à la nature ». La confrontation de ces deux idéaux trouve une de ses illustrations les plus célèbres dans la véhémente « Querelle des Bouffons » qui confronte, en France vers 1740 la tragédie lyrique à la française et l'opéra-bouffe italien (Rameau contre Rousseau).
De nombreuses formes musicales sont créées pendant cette période d'un siècle et demi : certaines y atteignent leur apogée (par exemple : la suite, le concerto grosso ...) pour ensuite tomber dans l'oubli, d'autres connaîtront une fortune qui durera bien au-delà de la fin du baroque : l'opéra, la sonate (qui engendrera la symphonie), le concerto de soliste. La période baroque est aussi un moment important pour ce qui concerne l'élaboration de la théorie musicale. On y passe progressivement des tonalités de la polyphonie (tons ecclésiastiques du plain-chant) à la gamme tempérée et aux deux modes majeur et mineur légués à la période classique. On aura entre-temps inventé et expérimenté de nombreux tempéraments et posé les bases de l'harmonie classique. Des instruments s'effacent, d'autres apparaissent ou prennent leur forme définitive, pendant que la facture fait de nombreux progrès et que les techniques d'exécution se stabilisent et se codifient. Il s'agit donc, à tous égards d'une période très féconde.
Beaucoup d'œuvres de cette époque ont connu une longue éclipse de la fin du XVIIIe siècle jusqu'au milieu du XXe siècle. Bach lui-même a été quasiment oublié de sa mort (1750) jusqu'en 1829, qui voit le retour (initié par Félix Mendelssohn de la Passion selon Saint Matthieu dans le répertoire, après un siècle de délaissement. À la suite de cet événement, l'intérêt s'accroît pour les musiques du passé qui semblaient devoir ne jamais revenir au répertoire. Cependant, certains musicologues se lancent dans la compilation et l'édition critique des œuvres de grands compositeurs tels Bach, Haendel, Couperin... Les instruments ont évolué, et certains ont disparu ; le clavecin ressuscité au début du XXe siècle sous l'impulsion notoire de Wanda Landowska ne ressemble plus guère à celui des grands facteurs parisiens du XVIIIe siècle ; les violes ont cédé la place depuis longtemps.
Au début du XXe siècle, seuls quelques musiciens passionnés s'efforcent de retrouver les sons du passé. Sous l'impulsion des facteurs d'instruments qui leur fabriquent des copies d'anciens, ces musiciens étudient les traités relatifs à l'exécution laissés par les théoriciens, de façon très dispersée en général. Cette avant-garde est inaugurée d'abord en Grande Bretagne par le violoniste et facteur d'instruments français Arnold Dolmetsch (1858-1940), en France par Henri Casadesus (viole d'amour) et Édouard Nanny (contrebasse), qui en 1901 sont les co-créateurs la « Société de concerts des Instruments anciens », sous la présidence du compositeur Camille Saint-Saëns, qui a pour objectif de faire revivre la musique des XVIIe et XVIIIe siècles sur les instruments d'époque. Ce groupe composé de jeunes premiers prix du Conservatoire et de solistes des orchestres parisiens initie une recherche intensive dans le domaine de la musique ancienne. En Allemagne, le violoncelliste Christian Döbereiner (1874-1961), s'occupait de remettre à l'honneur les violes . Il fonda en 1905 la Vereinigung für Alte Musik. Le mouvement des « violistes » des années 1920 constitua une forme de protestation contre « l'establishment » artistique musical. À partir de 1927, à Bâle, le musicien August Wenzinger (qui après la Seconde Guerre mondiale dirigerait la célèbre Schola Cantorum Basiliensis), expérimentait le jeu sur instruments anciens avec d'autres musiciens passionnés, sous le patronat de l'industriel et violoniste amateur Hans Hoesch. Après 1945, de jeunes musiciens poursuivent sur cette voie : à Vienne un groupe se constitue autour du violoncelliste Nikolaus Harnoncourt et du claveciniste néerlandais Gustav Leonhardt, au début des années 1950, avec notamment la future épouse du premier et Eduard Melkus. De retour aux Pays-Bas, Leonhardt donnera l'impulsion à une foisonnante école néerlandaise. Le mouvement est lancé. Il convient encore de mentionner Alfred Deller, né en 1912. Même s'il ne fut jamais vraiment intéressé par le jeu sur instruments anciens, il a marqué profondément les pionniers des années 1950. Il fut en effet le premier chanteur du XXe siècle à avoir fait carrière comme soliste alto, après la Seconde Guerre mondiale. Alors, il était devenu depuis longtemps inconcevable qu'un homme pût chanter des airs aigus. L'époque baroque, elle, raffolait des voix de garçons et de falsettistes, et surtout de celle des castrats (auxquels dans les opéras étaient souvent dévolus les rôles héroïques (Hercule, César…). Le timbre singulier d'Alfred Deller, proprement unique, inouï et indéfinissable, d'une grande pureté et asexué, comme surhumain, fit scandale. Mais il donna aussi naissance à un engouement pour la musique vocale de l'époque baroque. Qui plus est, la grande sensibilité d'interprète d'Alfred Deller a inspiré durablement Gustav Leonhardt. Au cours des années 1970, des chefs tels Jean-Claude Malgoire, John Eliot Gardiner ou Sigiswald Kuijken, Trevor Pinnock ou Reinhard Goebel poursuivent le « mouvement », qui encore à l'époque est le plus souvent raillé par les musiciens établis. L'enregistrement intégral des cantates sacrées de Jean-Sébastien Bach entrepris conjointement par Nikolaus Harnoncourt et Gustav Leonhardt en 1971 deviendra le cheval de bataille de ceux que la critique méprisante ne tardera pas à surnommer « les baroqueux ». Instruments anciens, chœurs et solistes garçons, airs d'alto confiés à un homme… Beaucoup s'insurgent et crient au scandale. Les années 1980 voient peu à peu s'imposer les interprètes évoqués et naître de nouveaux talents comme : William Lincoln Christie, Philippe Herreweghe, René Jacobs, Gérard Lesne, Jordi Savall, Ton Koopman… Dans les années 1990, le mouvement de la musique ancienne est définitivement et sans conteste ancré dans la pratique musicale grâce à une nouvelle génération, représentée par Marc Minkowski, Hervé Niquet, Christophe Rousset, Pappas Iakovos, Hugo Reyne, Christina Pluhar et son groupe L'Arpeggiata et beaucoup d'autres. De grandes œuvres du passé, oubliées depuis des siècles, sont exhumées et jouées, au concert ou sur la scène, avec les instruments et les formations souvent réduites de l'époque baroque. On appelle cela l'interpretation baroque, c'est à dire quand le chef d'orchestre décide de jouer une oeuvre avec les instruments de l'époque, les rythmes de l'époque ( plus rapides ) et le diapason de l'époque ( sol # à la place de la naturel ). Une œuvre emblématique de cette renaissance est la dernière tragédie lyrique de Jean-Philippe Rameau, Les Boréades dont la première représentation a eu lieu au festival d'Aix-en-Provence… en 1982 : les répétitions avaient été interrompues par la mort du musicien en 1764, et jamais reprises.

source : wikipédia
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