Orfeo ed Euridice ou Orphée et Eurydice est le trentième et plus célèbre opéra de Christoph Willibald Gluck. Il raconte le mythe grec d'Orphée et Eurydice.
Argument
Orfeo ed Euridice comporte trois actes.
Après une ouverture enlevée et joyeuse, le rideau se lève à l'acte I sur une scène de déploration. Orphée et le chœur se lamentent près du tombeau d'Eurydice. Orphée, resté seul, prend la résolution de mettre fin à ses jours lorsqu'il apprend de l'Amour qu'il pourra récupérer Eurydice s'il parvient à convaincre l'Enfer, à la seule et unique condition qu'il ne regarde pas son épouse lors du trajet de retour à travers les enfers.
À l'acte II, un très impressionnant chœur infernal tente de barrer la route à Orphée mais, par son chant, ce dernier parvient à émouvoir les esprits qui lui cèdent le passage. Un ciel serein succède aux sombres bords du Cocyte, prétexte dans la version parisienne à un ravissant ballet des Ombres heureuses. Eurydice paraît et retrouve Orphée.
À l'acte III, les deux époux remontent vers la terre mais Eurydice s'inquiète de l'indifférence d'Orphée qui ne peut la regarder avant de retrouver le monde des vivants. À l'écoute de ses reproches, il ne peut s'empêcher de se retourner et elle expire dans ses bras. Orphée se lamente dans le célèbre Che farò senza Euridice (dans la version française : J'ai perdu mon Eurydice). L'Amour surgit pour l'empêcher de se suicider et lui rend Eurydice, l'œuvre s'achevant dans la version parisienne par un long ballet.
Versions
Il existe trois versions différentes : une première en italien, une deuxième arrangée par Glück en français et une troisième reprise par Berlioz au XIXe siècle.
Version italienne de Vienne, 1762
L'œuvre originale fut créée à Vienne le 5 octobre 1762 au Burgtheater, sur un livret italien de Ranieri de’ Calzabigi ; le rôle titre était tenu par le castrat Gaetano Guadagni.
Version française de Paris, 1774
Lors de son séjour en France, invité par la jeune dauphine Marie-Antoinette d'Autriche, le compositeur devait adapter son opéra selon le goût français en confiant le rôle principal à une voix de haute-contre (ténor à la tessiture élevée) sur un livret traduit par Pierre Louis Moline et sous le titre Orphée et Eurydice d'après un livret de Pierre-Louis Moline2. Le 2 août 1774, au Palais-Royal à Paris, il remporta un triomphe, avec Joseph Legros jouant Orféo.
Version française révisée par Berlioz
Hector Berlioz devait enfin procéder en 1859 à un remaniement pour permettre à la mezzo-soprano Pauline Viardot de chanter Orphée. C'est cette version peu fidèle aux volontés du compositeur qui fut chantée, dans une traduction italienne, par de nombreuses altos et mezzo-sopranos pendant un bon siècle et qui a contribué à maintenir ce chef-d'œuvre au répertoire. La première a eu lieu le 19 novembre 1859 au Théâtre lyrique, à Paris.