Le roi de Lahore (1877)

Opéra en 5 actes de Jules Massenet.
Livret de Louis Gallet.
Première représentation, le 27 avril 1877 à l'Opéra de Paris.

Personnages

Alim, Ténor
Scindia, Baryton
Timour, Basse
Indra, Basse
Un Chef, Baryton
Sitâ, Soprano
Kaled, Mezzo-soprano
Prêtres, Trêtresses, Chefs et Soldats, Peuple, Ballet

Intrigue

L'action se passe en Inde, à l'époque de l'invasion du sultan Mahmoud, au XIème siècle.
L'amour entre la prêtresse du temple d'Indra, Sitâ, et un étranger inconnu, qui est en réalité Alim, roi de Lahore, est entravé par Scindia, qui veut s'emparer du trône et épouser Sitâ. Après avoir découvert la véritable identité de l'amant inconnu, il l'accuse devant le grand prêtre Timour qui le condamne à mener la guerre contre les Musulmans. Mais Alim est vaincu durant la bataille et, grièvement blessé, revient à Lahore pour rendre son dernier soupir dans les bras de sa bien-aimée Sitâ. Après avoir accédé au Paradis des Hindous et s'être réincarné, Alim revient à Lahore juste à temps pour assister à la scène imposante du couronnement de l'usurpateur et dénoncer ses méfaits, devant le peuple réuni. Les deux amants se réfugient dans le temple d'Indra pour échapper à Scindia : Sitâ se donne un coup de poignard provoquant aussi la mort d'Alim. Les amants se retrouvent enfin réunions dans l'au-delà.

En version CD :







En version DVD :

Version filmée à la Fenice en décembre 2004.

Direction : Marcello Viotti
Mise en scène : Arnaud Bernard
Décors : Alessandro Camera
Costumes : Carlo Ricotti

Si d'aucuns considèrent cet opéra comme un des plus mauvais de Massenet, j'ai, quant à moi, pris beaucoup de plaisir avec cette oeuvre.

D'une première écoute, je dirais que le plateau est homogène et de qualité ainsi que la direction tout en délicatesse de M Viotti qui tire de l'orchestre de la Fenice de très belles harmonies.

La mise en scène est classique et soutient du mieux qu'elle peut, un livret des plus invraisemblables ! C'est sans doute ce qui a plongé cet opéra dans pareil oubli : un héros qui meurt, qui revient (ah ce choeur du quatrième acte : "qu'il soit lui, qu'il ne soit plus lui" ! ) et puis qui re-meurt mais en compagnie de sa bien-aimée cette fois !!!
Hormis ce livret, l'oeuvre recèle de quelques très beaux moments musicaux : l'ouverture, le duo entre la soprano et la mezzo-soprano au deuxième acte, les duos Alim/Sitâ des deuxième et troisième actes ...

On pourra reprocher à l'ensemble des interprètes une assez mauvaise diction française quasiment incompréhensible ainsi qu'aux choeurs guère meilleurs à ce point de vue.
Par contre, très bel Alim de Diuseppe Gipali , un ténor albanais d'une très bonne tenue vocale et dramatique ; ses duos avec Sitâ sont merveilleux et le mérite en revient certainement aussi à la soprano Ana Maria Sanchez dont la voix est très limpide et les aigus abordés très justement et sans aucune crainte ! A retenir aussi, le très agile baryton de Vladimir Stoyanov (Scinda) et la bonne tenue vocale de la mezzo-soprano Cristina Sogmaister (Kaled) - son duo avec Sitâ au deuxième acte, tout en douceur et intériorité est un très beau moment.
Frederico Sacchi (Indra) et Riccardo Zanellato (Timour), basses, complètent très bien la distribution dans des décors et costumes simples mais de bon goût.

Un bon choix, à mon avis, pour découvrir ce Massenet peu connu !