La Belle au bois dormant est un ballet en un prologue, trois actes et cinq tableaux représenté pour la première fois le 15 janvier 1890 au Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, avec une chorégraphie de Marius Petipa et sur une musique de Tchaïkovski (opus 66), inspiré du conte de Charles Perrault et des frères Grimm. Il existait déjà une version de Jean-Pierre Aumer représentée pour la première fois le 27 août 1829 à l'Opéra de Paris, sur une musique de Ferdinand Herold et un livret d'Eugène Scribe. Dans cette version, Marie Taglioni tenait le rôle d'une naïade, tandis que Lise Noblet remplissait celui d'Iseult. La version de Tchaïkovski est un hommage à la France de l'Ancien Régime, dans laquelle Petipa inscrit des mouvements d'ensemble construits avec rigueur, et des pas de solistes brillants qui figurent parmi les morceaux les plus accomplis du répertoire classique. Ce ballet s'imposera d'ailleurs comme son chef-d'œuvre.
Le 25 mai 1888, le directeur des Théâtres impériaux de Saint Pétersbourg, Ivan Vsevolojski, fit part à Tchaïkovski d'une idée au sujet d'un ballet basé sur le conte de La Belle au bois dormant de Charles Perrault. Tchaïkovski n'eut pas la moindre hésitation et accepta la commission, bien que conscient du peu de succès qu'avait reçu son précédent ballet, Le Lac des cygnes. Le scénario qui fut donné à Tchaïkovski pour qu'il compose était basé sur la version des Frères Grimm du conte, intitulée Dornröschen, dont la fin diffère avec les parents de la Princesse (le Roi et la Reine) ayant survécu aux cent ans de sommeil pour célébrer le mariage de leur fille. Vsevolojski ajouta des personnages d'autres contes dans le troisième acte. Le grand chorégraphe Marius Petipa écrivit une liste d'instructions détaillées concernant les morceaux dont il avait besoin. Tchaïkovski travailla chez lui à Frolovskoye où il commença quelques esquisses durant l'hiver de 1888, et l'orchestration de l'œuvre le 30 mai 1889. Le ballet met indéniablement en évidence le conflit entre le Bien (la Fée des lilas) et le Mal (la Fée Carabosse), représentés chacun par un leitmotiv repris plusieurs fois au cours du ballet, servant de fil conducteur à l'intrigue sous-jacente. Ces deux leitmotivs ne réapparaissent plus dans l'acte III, pour faire place aux danses des nombreux personnages. Le tsar Alexandre III et sa famille assistèrent à l'une des répétitions générales du ballet. Avant de partir, le tsar fit la simple remarque « très joli », qui sembla avoir irrité Tchaïkovski, qui s'était attendu à une réponse plus favorable. Le ballet fut représenté pour la première fois le 15 janvier 1890 au Théâtre Mariinsky à Saint Pétersbourg, où il reçut un accueil plus favorable que Le Lac des cygnes auprès de la presse, mais Tchaïkovski n'eut pas la chance de voir le succès immédiat de son œuvre dans les théâtres hors de Russie. Il meurt en 1893.
En 1903, le ballet est classé deuxième des ballets les plus représentés du répertoire du Ballet Impérial (derrière La Fille du Pharaon de Cesare Pugni et Marius Petipa) et a été représenté environ 200 fois en dix ans. La Belle au bois dormant est le ballet le plus long de Tchaïkovski ; il dure presque quatre heures et est donc souvent abrégé par endroits lors des représentations.
source : wikipédia