Né le 15 Novembre 1942 à Buenos Aires, Daniel Baremboïm a la double nationalité argentino-israélienne.
Enfant prodige il donne son premier concert en tant que pianiste à Buenos Aires à l'âge de sept ans. Son père est alors et restera longtemps son professeur de
piano.
En
1952, il s'installe avec ses parents, juifs d'origine russe (son nom est manifestement la graphie yiddish de l'allemand
Bachenbaum), en
Israël.
Très tôt, en Argentine d'abord puis au cours de nombreux voyages, il aura l'occasion de rencontrer
Arthur Rubinstein et
Adolph Busch,
Wilhelm Furtwängler,
Edwin Fischer et beaucoup d'autres grands interprètes. Il se perfectionne au piano avec Edwin Fischer et à la
direction d'orchestre avec
Igor Markevitch puis en 1955 avec
Nadia Boulanger, dans la classe de qui, à Paris, il étudie la
composition. Au début des
années 1960, il joue avec le vieux maître
Otto Klemperer et enregistre avec lui ses premiers disques pour
EMI : le 25e concerto de
Mozart et l'intégrale des concertos de
Beethoven. Puis il devient chef de l'
English Chamber Orchestra en 1965 et enregistre, en dirigeant du piano, l'intégrale des concertos de Mozart, une somme que certains critiques considèrent aujourd'hui encore comme la plus belle jamais gravée. À cette période, Barenboïm est un merveilleux mozartien, tant au piano qu'à la baguette, et il mêle à un élan juvénile une profondeur extraordinaire des mouvements lents sans doute en partie acquise à la fréquentation de Klemperer. C'est la période heureuse, celle de son amour pour la
violoncelliste britannique
Jacqueline du Pré avec laquelle il se marie en 1967. La période aussi où il pratique assidûment la
musique de chambre avec elle et ses amis les violonistes
Pinchas Zukerman et
Itzhak Perlman et d'autres comme
Isaac Stern ou
Gervase de Peyer. De nombreux disques sont gravés en particulier de Beethoven. Un DVD garde pour la postérité une interprétation exceptionnelle du
quintette « La Truite » de
Schubert avec le chef d'origine indienne
Zubin Mehta à la
contrebasse, un instant de pur bonheur. Le bonheur sera de courte durée : Jacqueline est atteinte de sclérose en plaques et doit arrêter sa carrière dès 1972. Elle décèdera en 1987. La carrière de Barenboïm semble marquée par une sorte de boulimie inextinguible de concerts, d'enregistrements et de projets. Il est chef de l'
Orchestre de Paris de 1975 à 1989 où il crée un Chœur symphonique qu'il confie à
Arthur Oldham. Pressenti pour être le responsable artistique du nouvel
Opéra Bastille, il entre en conflit avec les autorités de tutelle de l'époque et part finalement aux États-Unis diriger l'
Orchestre symphonique de Chicago, poste qu'il occupe jusqu'en 2006, tout en menant une carrière de chef à
Berlin, à la tête du Staatsoper. En mai 2006, il est nommé principal chef invité de la
Scala de Milan, poste qu'avaient occupé avant lui notamment
Arturo Toscanini et
Herbert von Karajan.
Direction de l'
orchestre Divan occidental-oriental à
Séville en 2005
Il a également créé en collaboration avec
Edward Saïd une fondation visant à promouvoir la paix au
Proche-Orient au travers de la musique classique, initiative lui ayant attiré de violentes critiques en Israël. Ceci s'est concrétisé en un atelier musical et un orchestre israélo-arabe : l'
Orchestre Divan occidental-oriental.
En
2006, il est lauréat du prestigieux
Prix Ernst von Siemens, considéré comme le « Nobel de la musique ». Son répertoire immense s'étend de
Bach, dont il a gravé une des plus puissantes versions des
Variations Goldberg, à la
musique contemporaine dont il est un ardent défenseur. Ainsi a-t'il créé de nombreuses œuvres de
Pierre Boulez ou
Henri Dutilleux, par exemple. Il est aussi un grand chef d'opéra, notamment à
Bayreuth où il dirigera pendant les vingt dernières années du XXe siècle, mais aussi à
Édimbourg et dans de nombreux autres festivals. Merveilleux accompagnateur de
lieder, le plus grand de son temps assurément (depuis la retraite de
Gerald Moore), il a donné des concerts et enregistré de nombreux disques avec
Janet Baker notamment, mais surtout avec
Dietrich Fischer-Dieskau, avec qui il a gravé en particulier un magnifique disque de lieder de Mozart (chez EMI) et trois extraordinaires intégrales des mélodies de
Brahms, de
Liszt et d'
Hugo Wolf (chez
Deutsche Grammophon). S'il y a dans son œuvre considérable un certain nombre de ratages, il y a aussi de vrais moments de grâce et d'autres de grandeur qui en font un des interprètes les plus importants de la seconde moitié du XXe siècle. Et peut-être du début du XXIe siècle ? En tout cas, dans deux siecles, c'est sur, on parlera encore de Daniel Barenboim...
Voici le site du pianiste-chef d'orchestre :
http://www.danielbarenboim.com/ Source : wikipédia