Antoine Busnois (ou Busnoys, en réalité Anthoine De Busne) est un compositeur et un poète français à la Cour de Bourgogne, né vers 1433 à Béthune, mort avant le 6 novembre 1492 à Bruges. Contemporain d’Ockeghem, il s’est principalement consacré à la chanson, puisque l’on a de lui plus de 70 chansons dont 9 motets, 4 magnificats, 2 messes basées sur le thème de « L’homme armé », et des pièces isolées de messe. Parmi ses chansons, on compte 29 rondeaux, des bergerettes (dont le 3 voix domine). Il rencontre Jean Molinet avec qui il va jouer avec des mots et des expressions à double sens. Il est la principale figure de la fin de l'école bourguignonne après la mort de Guillaume Dufay.
Bien que les détails sur le début de sa vie soient hypothétiques, il est originaire de la région de Béthune dans le Pas-de-Calais, peut-être du village de Busnes, auquel son nom semble se référer. Il a peut-être un lien de parenté avec une famille aristocratique ; en particulier Philippe de Busnes, chanoine de Notre-Dame à Lens, aurait pu être un de ses parents. Il reçoit assurément une excellente éducation musicale, probablement dans un chœur d'église, quelque part dans le nord ou le centre de la France. Une origine aristocratique peut expliquer sa précoce association avec la cour royale française : dès les années 1450, il est fait référence à lui et, en 1461, il devient aumônier à Tours. Qu'il n'ait pas été entièrement un homme de paix, il signe une pétition pour l'absolution à Tours, datant du 28 février 1461, dans laquelle il admet avoir pris part aux activités d'un groupe qui a frappé un prêtre, « jusqu'au sang », non une mais cinq fois. Il est assez téméraire pour célébrer en messe l'anathème, un acte qui lui apporte l'excommunication. Cependant le pape Pie II l'absout. Il déménage de la cathédrale à l'église collégiale Saint-Martin de Tours, où il devient sous-diacre en 1465. Johannes Ockeghem est alors le trésorier de cette institution, et les deux compositeurs semblent s'être bien connus. Plus tard, en 1465, Busnois voyage jusqu'à Poitiers, où non seulement il devient « maîtrise » (maître des jeunes choristes), mais où il réussit également à attirer de nombreux talentueux chanteurs de la région entière ; à cette époque, sa réputation de professeur de chant, d'érudit, et de compositeur s'élargit. Cependant, son départ est aussi soudain que son arrivée, en 1466. Il ne donna aucune raison, mais son ancienne maîtrise lui permet de retrouver son ancien métier. Busnois déménage ensuite en Bourgogne. En 1467 Busnois, au service de la cour de Bourgogne, commence à composer pour elle, juste avant l'accession de Charles le Téméraire au rang de duc le 15 juin, puisqu'un de ses motets — In hydraulis — contient une référence indiquant qu'il est encore comte. Charles, en devenant duc de Bourgogne, est rapidement connu comme Charles le Téméraire, pour sa fierté et pour quelques ambitions militaires téméraires (qui, en effet, lui coûtent la vie dix ans plus tard). En dépit de son amour de la guerre, Charles adore cependant la musique, et il apprécie et récompense Busnois. Aussi, en 1467, il enrôle Busnois ainsi que Hayne van Ghizeghem et Adrien Basin comme chantres et valets de chambre. En plus de ses fonctions de chanteur et de compositeur, Busnois accompagne le duc dans ses campagnes militaires, avec Hayne van Ghizeghem. Busnois est en effet du siège de Neuss en Allemagne en 1475, et survit miraculeusement à la désastreuse bataille de Nancy en 1477, au cours de laquelle Charles est tué et où s'achève l'expansion de la Bourgogne. Busnois reste au service de la cour bourguignonne jusqu'en 1482, mais on ne connaît rien de ses employeurs entre cette date et 1492, année de sa mort. Quand il meurt, il travaille pour l'église Saint-Sauveur de Bruges. À cette époque, c'est un compositeur reconnu et sa musique est largement diffusée.
La réputation contemporaine d'Antoine Busnois est immense. C'est probablement le musicien le plus connu en Europe entre l'époque de Guillaume Dufay et de Johannes Ockeghem. Busnois écrit de la musique sacrée et profane. De ses musiques sacrées, deux cantus firmus et huit motets subsistent, alors que beaucoup d'autres ont probablement disparu. Il écrit plusieurs compositions de l'antienne mariale Regina Cœli. Stylistiquement, sa musique peut être classée comme un mélange entre la simplicité et l'homophonique texture de Dufay et de Binchois, et la pénétrante imitation de Josquin et de Gombert. Il utilise pleinement ses capacités d'imitation mais, occasionnellement, il écrit des lignes mélodiques lisses et chantantes, il a un fort attrait pour les sonorités triadique, anticipant les pratiques du XVIe siècle. Selon Pietro Aron, Busnois est peut-être le compositeur du fameux air L'homme armé, l'une des mélodies les plus largement jouées à la Renaissance, et plus souvent jouées que n'importe quel autre cantus firmus de composition de messe. Qu'il soit ou non le compositeur de L'homme armé, il est de loin le plus influent. Les messes de Obrecht, par exemple, sont strictement parallèles à celles de Busnois, et même les messes de Dufay sont directement inspirées des siennes. Busnois a peut-être même composé une série de six messes, toutes basées sur la même mélodie, et retrouvées à Naples. Busnois a également écrit des chansons séculaires françaises, qui forment la base de sa réputation. La plupart sont des rondeaux, bien qu'il y ait également quelques bergerettes. Beaucoup de ses compositions sont devenues des chansons populaires. Il a probablement écrit ses propres textes pour chacune d'entre elles. Certaines de ses mélodies sont utilisées comme base pour des compositions de messes plus d'une génération après sa mort, par exemple Fortuna desperata, utilisée à la fois par Obrecht et par Josquin. Une inhabituelle chanson est Terrible dame, un dialogue antienne, unique dans la littérature poétique. Bien que la majorité des musiques séculaires de Busnois soient basées sur des textes en français, il y en a également au moins deux en italien et un en flamand. La plupart sont pour trois voix, et quelques-unes pour quatre.
source : wikipédia