Jean Mouton, de son vrai nom Jean de Hollingue, est un compositeur français né à Samer vers 1459 et décédé à Saint-Quentin le 30 octobre 1522. On trouve aussi les orthographes Jehan de Hollingue ou Houllingue. Comme Josquin Desprez dont il est l’ami et le condisciple, Jean Mouton est originaire du nord-est de la Picardie. Il étudie à la maîtrise de Saint-Quentin avec Josquin puis y devient magister puerum. Vers 1483, il est maître de chapelle à Nesle et y est ordonné prêtre.
En 1499, il dirige la maîtrise de la Cathédrale d'Amiens pour deux ans sans toutefois être nommé maître de chapelle. Il est ensuite chanoine à la cathédrale de Thérouanne, puis il obtient en 1501 une charge à l'église collégiale Saint-André de Grenoble, qu'il abandonne sans permission en 1502. C’est sans doute la raison qui le pousse à quitter sa région pour rentrer au service de la couronne de France comme chanteur. Il est par la suite à la chapelle d'Anne de Bretagne (épouse de Louis XII) qui intercède en 1509 pour qu'il obtienne un canonicat à Saint-André de Grenoble.Musicien favori d’Anne de Bretagne alors reine de France, il effectue avec elle un voyage à Grenoble et devient maître de la chapelle du palais en 1505. En 1510, un de ses motets, Non nobis domine, celèbre la naissance de la fille de Louis XII et d'Anne de Bretagne. En 1514, à la mort d'Anne de Bretagne (où il écrit un motet Quis dabit), il devient maître de chapelle, d'abord sous Louis XII, puis sous François Ier.
Très renommé en Italie grâce à son ami Josquin parti pour Milan quelques années auparavant, il compose la musique des office célébrés lors de la paix de Bologne en 1515 et devient alors le compositeur préféré des italiens tant à la cour du duc de Ferrare qu'à Rome ou à Venise. C’est d’ailleurs, après Josquin, le compositeur du début du XVIe siècle le plus copié et le plus édité de son vivant, notamment en Italie. Élu chanoine de Saint-Quentin en 1518, il y meurt en 1522. Il obtient un bénéfice à la cathédrale de Saint-Quentin où il est enterré. Sur son tombeau est inscrit « En son vivant chantre du roy, chanoine de Thérouanne et de cette église ». Il fut cité par différents auteurs, tels que Rabelais, dans le prologue du Quart Livre en 1552, ou Pierre Maillard dans Tons et discours sur les modes de musique en 1610.
A l’évidence, son influence musicale auprès des compositeurs romains comme auprès des compositeurs vénitiens (Adrien Willaert, également picard, aura beaucoup œuvré pour transmettre son héritage) en font l’un des pères de ces deux grandes écoles de la Renaissance. Ses œuvres sont encore exécutées de nos jours à Rome, à la chapelle pontificale.
source : wikipédia