Fernando Sor (de son vrai nom Joseph Fernando Macari Sors) est un guitariste et compositeur espagnol, né le 13 (ou 14) février 1778 à Barcelone, décédé le 10 juillet 1839 à Paris.
Il débuta son apprentissage musical avec son père, puis au monastère de Montserrat, à une époque où la guitare était peu populaire en tant qu'instrument de concert. Puisque ses parents espéraient de lui qu'il poursuive une carrière militaire plutôt que musicale, Sor s'enrôla dans l'armée et fut déplacé vers Madrid, où il fit la connaissance de la duchesse d'Alba, protectrice de nombreux artistes tel que Goya, qui lui permit de trouver un emploi de musicien. En 1813, lors de la défaite de Joseph Bonaparte en Espagne, Sor, qui était rallié à la cause française, dut quitter le pays, pour ne plus jamais y revenir. Il s'établit à Paris, où l'activité artistique était en grande effervescence, où également la guitare jouissait d'une grande popularité, ce qui lui permit de se bâtir une grande renommée en tant que compositeur, interprète et enseignant. Sa Méthode pour la guitare, publiée en 1830 aida beaucoup à raffermir sa réputation, qui dépassa celle de ses contemporains (Dionisio Aguado, Matteo Carcassi, Ferdinando Carulli et Mauro Giuliani). Pendant environ quinze ans, il voyagea à travers l'Europe pour présenter ses œuvres à un public qui se montrait très réceptif. Outre Paris, il fut très populaire à Londres.
Les dernières années de sa vie furent d'un constraste malheureux, puisque sa femme et sa fille moururent, l'une peu après l'autre (Sor composa sa dernière œuvre orchestrale à la suite de la mort de sa fille, une Messe en sa mémoire). Il succomba peu après à un cancer de la langue, le 8 juillet 1839. Il fut enterré anonymement au cimetière de Montmartre, à Paris, et ce n'est qu'en 1934 que sa tombe fut identifiée.
Bien que Sor soit reconnu surtout pour son travail à la guitare, il composa sous diverses formes : du lied à l'opéra, en passant par la musique pour ballet et les chansons patriotiques. Son œuvre à la guitare comprend des études et des leçons, des variations, des menuets, des valses, des fantaisies, etc. C'est son élève Napoléon Coste qui se chargea de cataloguer ses œuvres après sa mort. Si Fernando Sor reste une référence marquante encore aujourd'hui c'est probablement grâce à une exigence de compositeur qu'avaient peu de guitaristes de son époque. Il s'exprimait à ce sujet en préface de trois de ses recueils de petites pièces dont les titres à l'ironie mordante sont successivement Voyons si c'est ça, Est-ce bien ça et À la bonne heure. Il y explique qu'il tente de faire des œuvres de plus en plus simples pour répondre à la demande d'amateurs rebutés par la difficulté : «J'ai donc taché de faire aujourd'hui comme les auteurs qui ne tombent point dans ces inconvénients : j'ai écrit pour l'Éditeur ; aussi bien je suis le mien depuis l'œuvre 34. J'ai suivi mes modèles dans leur marche mélodique et dans celle de la basse ; j'ai omis seulement certaines transitions que je n'ai pu m'expliquer et dont peut-être ne se rendraient pas raison non plus Haydn, Mozart, ni Beethoven, car je n'en ai jamais trouvé de pareilles dans leurs musique.» (préface de Est-ce bien ça ? œuvre 4. On voit bien, au travers de ces écrit, quelles références sont celles de Sor ; il a d'ailleurs également montré son admiration pour Mozart en écrivant le célèbre Introduction, thème et variations sur O cara armonia de La Flûte enchantée de Mozart, et des transcriptions de ce même opéra.
source : wikipédia