Karlheinz Stockhausen est un compositeur allemand né à Mödrath, près de Cologne le 22 août 1928. Son travail se construit autour de la musique électro-acoustique, de la spatialisation du son et, ces dernières années, de longs cycle de création qui aboutissent à des œuvres monumentales. Ses parents sont tués pendant la Seconde Guerre mondiale (sa mère est exécutée comme aliénée mentale, son père est tué au front). Parallèlement à ses études, il fait divers petits boulots (pianiste de jazz dans des bars, ouvrier...). Il participe à la création du WDR (Westdeutscher Rundfunk) en 1950 (qu'il dirigera à partir de 1962). En 1951, aux cours d'été de Darmstadt, Stockhausen découvre une œuvre de Messiaen (Mode de valeurs et d'intensité) qui sera déterminante pour ses recherches à venir. En 1952, il s'installe à Paris et commence ses recherches sur le son dans une voie similaire à celles de Pierre Boulez ou Luigi Nono. Ses premières œuvres sont basées sur le sérialisme intégral. Il travaille à cette époque au Studio de musique concrète de Pierre Schaeffer où il aborde le domaine expérimental (analyse du son...) mais s'en éloignera vite. En 1953, il compose sa première œuvre de musique électronique : Studie I, donnant ainsi le coup d'envoi à ce nouveau genre musical, baptisé en Allemagne Elektronische Musik.
De 1954 à 1960, Stockhausen compose ses œuvres majeures qui le populariseront et lui permettront de les diriger à travers le monde. Le principe est celui de la musique aléatoire (voir aussi John Cage). C'est donc l'époque des Klavierstücke dont la plus fameuse est le Klavierstück XI, pièce pour piano: sur une seule feuille sont placées 19 cellules musicales de façon irrégulière. L'interprète en choisi une au hasard, par laquelle il commence (il la joue comme il veut). À la fin de la cellule sont indiqués un tempo, une nuance et une attaque: le pianiste jouera un second groupe (pris au hasard) en fonction de ces trois indications et ainsi de suite. De cette façon, la pièce sera jouée d'une infinité de manière et tous les sons auront été exploités. Aussi, la qualité de l'interprète n'est plus prépondérante: une forme de hasard devient plus important. Il compose aussi Gruppen, Carré, Kontakte... Il pose le principe de Momentform: "Une forme momentanée qui résulte d'une volonté de composer des états et processus à l'intérieur desquels chaque moment constitue une entité personnelle, centrée sur elle-même et pouvant se maintenir par elle-même, mais qui se réfère, en tant que particularité, à son contexte et à la totalité de l'œuvre." (sic. Stockhausen). Ce nouveau concept est mis en pratique dans Momente (1962-1964, fini en 1969). Il a composé depuis une quantité impressionnante d'œuvres comme: Mikrophonie I, Mixtur, Telemusik, Mikrophonie II, Hymnen, Stimmung, Kurzwellen, Mantra, Trans, Ylem, Inori, Tierkreis, Sirius, Licht, Aus den sieben Tagen... La musique contemporaine est souvent d'approche difficile voire répulsive : son appréciation vient avec le temps et la maîtrise de codes qui peuvent sembler ridicules ou prétentieux à certains. Stockhausen est peut-être un des rares compositeurs que l'on peut aimer sans disposer de tous ces codes (connaissance pointue de la musique classique, de la musique sérielle etc) : il a composé des œuvres que d'aucun jugent d'aspect plutôt ludique comme helikopter-quartett, où les musiciens sont enregistrés en hélicoptère. (Voir aussi Luigi Nono). Il a composé plus de 300 œuvres qui sont, selon lui, toutes imbriquées et finissent par ne plus former qu'un seul ensemble.
source : wikipédia