Jane Berbié est une mezzo-soprano française née à Villefranche-de-Lauragais le 6 mai 1931. photo de Michel SzaboElle explique sa découverte de la respiration qu'elle enseigne pour le chant : « Je suis asthmatique et c'est pour ça que j'ai découvert la respiration en accordéon, comme si nous disposions d'un bandonéon en guise d'appareil respiratoire ! ». Il s'agit surtout d'écarter les côtes, surtout dans le dos. Son désir de chanter était déjà très important à l'âge de quatre ans: "J'ai toujours eu envie de faire de la musique, du chant. Mais comme j'étais malingre, mes parents me faisaient une sorte de chantage :"Si tu manges, tu chanteras à l'église dimanche, et tu tiendras l'harmonium" Malgré le refus de toute carrière artistique de la part de ma mère (qui me destinait à la comptabilité), je me suis tournée d'abord vers le piano pour arriver au chant par la suite." "J'ai donc commencé des études de piano et je suis entrée au Conservatoire à 13 ans et demi, dans la classe de Raymonde Blanc-Daurat". Malgré un emploi du temps des plus 'complets' (lever tous les jours à 6h15 pour l'école de comptabilité le matin, et piano et solfège au Conservatoire de Toulouse l'après-midi pour un retour à Villefranche de Lauragais à 19h30), elle obtiendra une première médaille de piano, et une première médaille d'harmonie avec Edmond Gaujac, alors directeur du Conservatoire, ainsi que le premier prix en solfège, en chant et en art lyrique. Après l'avoir entendue dans l'Ave Maria de Gounod, l'avionneur Didier Daurat l'encourage à s'orienter exclusivement vers le chant. Elle suivit les cours de Chauny-Lasson, épouse de Louis Izar, alors directeur du Capitole. Ayant auparavant déjà effectué de petits rôles (le petit page de Tanhaüser, une jeune fille des Noces de Figaro, le pâtre dans la Tosca, elle obtint son premier prix de chant en 1953; elle jouera alors dans Pampanilla de Jacques-Henri Rys avec le baryton Lucien Lupi. Ce dernier, l'ayant entendue lui conseille de "monter à Paris". Ce qu'elle fait, pour passer le concours à "L'Ecole des Vedettes", émission animée par Aymé Mortimer en direct du Théatre de Paris que dirigeait Elvire Popesco qui lui prédit une belle carrière. Elle obtint le premier prix. A ce propos, elle se souvient : Une dame m'a donné une croix, me disant "je viendrai t'applaudir à l'Opéra Comique dans quelques mois; prends cette croix, elle te portera bonheur !"" La prédiction de l'inconnue s'est réalisée...
Jne Berbié sur scène ! (Photo de Colette Masson)Quelques mois après, elle intègre la maison mère : l'Opéra Garnier, dont elle fait partie de la troupe de 1958 à 1970. "De fait, quelques mois après, je jouais dans Mignon" (1957). Monsieur Georges Hirsh père voit en elle la "soubrette" de Mozart. Elle rencontre celle qui deviendra son professeur Maria Branèze, qui organise une audition devant Gabriel Dussurget, directeur d'Aix-en Provence et conseiller à l'opéra de Paris. De cette rencontre magnifique débute, toujours sur audition, une carrière sur les grandes scènes d'Europe et de l'étranger. lle collabore également à des émissions de l'ORTF de 1958 à 1970. De 1983 à 1996, elle enseigne au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Elle a chanté sous la direction des plus grands chefs d'orchestre : Georges Prêtre, Paul Ethuin, Pierre Dervaux, Jean Fournet, Pierre-Michel Leconte, Ionel Perlea, Sir Georg Solti, Herbert Von Karajan, Lorin Maazel, Riccardo Muti, Riccardo Chailly, Sir Colin Davis, Claudio Abbado, Seiji Ozawa,... On l'entend notamment dans le répertoire français. Outre Mignon (1954), citons aussi Malika dans Lakmé, Mercédes dans Carmen, Nicklausse (Les Contes d'Hoffman (1954)), plusieurs rôles dans L'Enfant et les sortilèges (dirigé par Maazel en 1961 et par Ozawa en 1979 à l'opéra de Paris), Roméo et Juliette, Carmen, Les Pêcheurs de perles, etc. Elle joue Gontran dans « Une éducation manquée » de Chabrier (1965). Signalons également dans son répertoire: Rosina, Dorabella, Zerlina, Marcellina, Orsini (dans Lucrezia Borgia), Ascanio (dans Benvenuto Cellini), Concepción dans L'Heure espagnole de Ravel. On peut également l'entendre dans de nombreuses opérettes. Elle manifeste sa reconnaissance au chef d'orchestre Georges Prêtre dont l'extrême exigence lui permit de progresser rapidement. Elle joue sous sa direction, par exemple dans Lakmé (1962). Elle reprend cette œuvre en 1968 sous la direction de Bonynge (avec Sutherland, Bacquier, Vanzo, etc). En 1962-1963 le compositeur Edouard Kopetzki dirige l'Ecole Nationale de Musique et d'Art dramatique de Toulouse; il anime une chorale à laquelle Jane Berbié et Mady Mesplé participent. Elle a donc eu une carrière Nationale puis internationale : Capitole de Toulouse; 1958 et 1971 - Scala de Milan; 1959 - Opéra de Paris; 1990-1991,-Opéra Bastille, 1967, 1969 - Glyndebourne; 1971, 1972 - Carnegie Hall, New York; 1976 - Metropolitan, New York, etc.
source : wikipédia