Bohuslav Martinů est un compositeur tchèque, naturalisé américain, né le 8 décembre 1890 à Polička (Bohême), mort le 28 août 1959 à Liestal (Suisse). Son père est le sonneur de cloches de la ville de Polička. Dès sa plus tendre enfance, il manifeste des dons pour la musique et apprend ensuite le violon, devenant même un prodige de cet instrument. Jeune, il entre au Conservatoire de Prague dans la classe de violon, mais finit par être renvoyé au bout de deux ans ; il s'y réinscrit dans la classe d'orgue, mais une deuxième fois il est renvoyé. Ses premières compositions, en particulier pour le piano et datant de cette période (1910-1915), reflètent déjà les ambitions du compositeur par une grande richesse d'invention.
Il poursuit donc son chemin en autodidacte ; il est engagé à l'Orchestre philharmonique tchèque (nouvellement créé en 1918) en 1920 en tant que second violon, où il rencontre le chef d'orchestre Václav Talich. Sa rencontre avec le compositeur et violoniste Josef Suk marquera à jamais sa vie. Après l'indépendance de l'État tchécoslovaque, Martinů a enfin l'occasion de partir à l'étranger : il part donc à Paris où il croise Albert Roussel et Arthur Honegger qui vont jouer un grand rôle dans son existence et sa musique. Dans les années 1920-1930, il compose énormément pour le piano et la voix (des cycles de petites pièces, très souvent empruntées au folklore tchèque). Ses premiers grand succès datent du milieu des années 1930 avec notamment les Inventions pour piano et orchestre, commande du Festival de Venise (1934), Kytice (Le bouquet de fleurs, 1938) et surtout, son premier opéra, Juliette ou la Clé des Songes (1938), créé au Théâtre National de Prague par Václav Talich.
Suite à l'occupation allemande de la Tchécoslovaquie en mars 1939, il part pour les États-Unis, où il composa la majeure partie de ses œuvres pour orchestre entre 1942 et 1944. Il suscite l'admiration de chefs comme Artur Rodzinski (à l'Orchestre Philharmonique de New York), George Szell (à l'Orchestre de Cleveland) et Serge Koussevitzky (à l'Orchestre Symphonique de Boston). Entre 1942 et 1943, on lui commande un nombre impressionnant d'œuvres (environ vingt-cinq) rencontrant toutes le succès. À la fin de la guerre, il souhaite revenir en Tchécoslovaquie, mais par deux fois, il est contraint d'y renoncer. Il revient toutefois à Prague en 1951, mais la vie a changé dans sa patrie natale : Martinů décide alors de ne plus y revenir. Il ne reviendra pas non plus aux États-Unis (seulement quelques brefs séjours en 1955-1957) et se basera en France (Nice) et en Suisse (Schönenberg). Il mourut d'un cancer le 28 août 1959 à Liestal (Suisse).
Martinů a laissé un catalogue d'œuvres des plus divers : sur environ 400 œuvres, on distingue 6 symphonies (commandées en majorité par des orchestres américains entre 1942 et 1945), plusieurs grandes fresques orchestrales (Mémorial pour Lidice, Fresques de Piero della Francesca, Paraboles...), des œuvres de musique de chambre pour ensembles divers (7 quatuors à cordes, des trios, duos et quintettes, Le Bouquet de Fleurs...), des opéras (Juliette, Mirandolina, La Passion Grecque, Ariane...), des concertos (5 pour le piano, 3 pour le violoncelle, 2 pour le violon, un double concerto pour cordes, piano et timbales, une rhapsodie-concerto pour alto...) et une abondante littérature pour piano (Spaliček, Marionnettes, Miniatures, Sonates...), toutes basées sur l'harmonie (des modulations fréquentes et « osées »), faisant de Martinů un compositeur très apprécié aux États-Unis et en France. Harry Halbreich a publié en 1968 le catalogue chronologique de son œuvre comportant 387 numéros. On retrouve parfois la numérotation de cet auteur en guise d'opus.
source : wikipédia