La France et sa culture

Demandez-vous ce qu'il adviendra, dans dix ans, d'une génération élevée à la Star Academy, aux séries américaines, sitcoms de M6, paroles creuses d'un Stéphane Bern, émissions vulgaires de Rire et chansons. Avec comme horizon les jeux vidéos et, comme unique ouverture sur le monde, les téléphones portables et les messageries instantanées où sévissent les sabirs de plus en plus hermétiques.

Eh bien, lorsqu'un esprit lettré, un fou, évoquera les Pensées de Pascal, son interlocuteur sera convaincu qu'il est question du dernier chanteur à la mode.

Aussi voulais-je vous alerter sur la disparition de notre langue et sur la déperdition de notre culture, car les deux sont liées. J'avais dessein de vous conter un entretien avec l'amie Assia Djebar, fin juin dernier, sur l'importance de la langue française qui aurait dû paraître dans un grand hebdomadaire mais que vous ne lirez pas car, le jour prévu, la France était qualifiée en quart de finale de la Coupe du monde de football. Et le foot c'est une valeur sûre ; pas comme la littérature.

Mais comme le je fais souvent, quand je compose un prochain livre, j'ai parcouru ma bibliothèque d'un regard toujours curieux et en ai extrait, au débotté, un ouvrage réfugié entre Lettre à un otage de Saint-Exupéry et Littérature confidentielle de Marcel Jouhandeau : Enfance, de Nathalie Sarraute. Je l'ai ouvert, toujours au hasard, page 84 :

« Je suis dans ma chambre, à ma petite table devant la fenêtre. Je trace des mots avec ma plume trempée dans l'encre rouge... je vois bien qu'ils ne sont pas pareils aux vrais mots des livres... ils sont déformés, comme un peu infirmes... Et voici un tout vaillant, mal assuré, je dois le placer... ici peut-être... non, là... mais je me demande... j'ai dû me tromper... il n'a pas l'air de bien s'accorder avec les autres, ces mots qui vivent ailleurs... j'ai été les chercher loin de chez moi et je les ai ramenés ici, mais je ne sais pas ce qui est bon pour eux, je ne connais pas leurs habitudes....

Les mots de chez moi, des mots solides que je connais bien, que j'ai disposés, ici et là, parmi ces étrangers, ont un air gauche, emprunté, un peu ridicule... on dirait des gens transportés dans un pays inconnu, dans une société dont ils n'ont pas appris les usages, ils ne savent pas comment se comporter, ils ne savent pas très bien qui ils sont. »

Qu'énoncer de plus pour vous persuader que la langue c'est la vie, que le bien écrire, le bien parler ce sont, aussi, le bien vivre ? Ecrire, c'est l'inconnu, disait Duras. Et les mots sont une façon de l'apprivoiser en le nommant, de se désigner dans le monde et d'envisager l'autre dans le sien afin d'entrevoir, au détour de la phrase, le point de conjonction.

Ce ne sont pas la technique, ni la science, qui nous sauveront du déclin, mais la culture. Le verbe reste la dernière arme contre la violence.

Souvenons-nous du propos d'Alain : L'homme persécute s'il ne peut convertir. A quoi remédie la culture qui rend la diversité adorable

Snoopy, tu parles comme un livre c'est le cas de la dire.
Car ce que tu dis est bien vrai. Notre langue se laisse absorber par l'anglais. Il suffit de voir le pourcentage de chansons françaises sur les radios généralistes par rapport aux anglos-saxonnes. Et personne ne réagit pour y mettre au moins des quotas.
L'informatique n'a rien arrangé : l'anglais est prédominant partout.

Comment en est-on arrivé là ?

Henri VIII, le rival anglais de François Ier, s'exprimait en français dans son château, de même Frédéric de Prusse et les gens lettrés d'Allemagne qui "ne voulaient pas parler comme leurs palefreniers" A la cour de Suède au 19ème, le roi ne parlait pas suèdois, il ne connaissait que le français (un peu logique : Bernadotte et ses successeurs). En Russie, la grande Catherine s'exprimait en français. Jusqu'au début du 20ème, le français était prépondérant partout dans le monde. Maintenant, même un pays francophone comme le Rwanda a changé de langue officielle.

Tout ce ci est triste, je me demande comment on a ainsi pu se faire ainsi déposséder.

Je suppose qu'en Russie tu dois être une exception, les étudiants doivent opter pour l'anglais, non ?

joachim a écrit:

1.Snoopy, tu parles comme un livre c'est le cas de la dire.

2.Je suppose qu'en Russie tu dois être une exception, les étudiants doivent opter pour l'anglais, non ?

1. Je suis désolé, j'aurais du citer ma source c'est un article de Bernard Lallement que je trouve très vrai aussi.

2. C'est sûr que l'anglais prédomine sur toutes les langues, mais le Français reste encore bien présent en Russie pour des raisons culturelles et historiques.

Snoopy a écrit:

1. Je suis désolé, j'aurais du citer ma source c'est un article de Bernard Lallement que je trouve très vrai aussi.

2. C'est sûr que l'anglais prédomine sur toutes les langues, mais le Français reste encore bien présent en Russie pour des raisons culturelles et historiques.

1- Oui, s'il vous plait si vous les avez, citez vos sources. Merci.

2- Merci d'avoir mis cet article très instructif au demeurant.

3- Je suis tout à fait d'accord avec vous.

Les mots clés les plus recherchés sur le web Français...C'est triste...

Nous voici donc rendus à l'heure du mot-clé final de 2006.
Cette année, les séries font la loi dans vos recherches : après les intarissables suites de Lost, Charmed ou Smallville, impossible désormais de s'échapper de Prison Break. Pourtant, s'il ne devait en rester qu'un, ce serait Plus belle la vie. Le feuilleton français diffusé par France 3 depuis deux ans fédère des recherches et un public toujours croissants. La mécanique narrative et scénaristique, fondée sur un quotidien épicé de quelques drames, demeure certes assez simple. Mais avec plus de quarante personnages et 750 épisodes, l'histoire se complexifie quelque peu. Et le recours au guide des épisodes n'est pas un luxe.

Sur la 2e marche du podium, le foot (on sera éventuellement surpris d'observer qu'en cette année de Coupe du Monde, les termes à haute teneur footballistique n'arrivent que derrière le thème des soaps et des feuilletons. Mais le Mondial est un produit de saison, alors que l'on mange de la série toute l'année). La confirmation est donnée en tout cas qu'une équipe qui gagne (ou presque), c'est un engouement retrouvé pour les stades et donc, pour la Fédération française de football. Ça tombe plutôt bien, car il en faudra de jeunes espoirs pour remplacer notre regretté numéro 10 qui, grâce à sa tête et ses jambes, truste 2 places parmi les 20 premiers mots-clés de 2006.

Retour à la télé et sa « réalité » : Star Academy est le dernier survivant du genre dans le classement. La mode des « chanteurs dans un bocal » s'essouffle donc (enfin) pendant que la télé-fiction prend du galon. Les magnats du petit écran peuvent donc se rassurer, divertissement et dépendance télévisuelle ont toujours le vent en poupe. Mais gare à ne pas s'endormir, il s'agit maintenant de nous raconter de belles et longues histoires.

Et tiens, puisqu'on parle de raconter des histoires, nos politiciens n'ont pas encore atteint le très envié peloton de tête des recherches. En sera-t-il de même en 2007, annoncée comme l'année de tous les changements ? Rendez-vous est pris.

Source: http://fr.docs.yahoo.com/buzz2006.html

Et la France va continuer à reculer vu l'intérêt que Sarko porte à la politique culturelle. Il rogne sur son budget au lieu de le consolider. Si ca continue les émission du style star'ac ou nouvelle star vont définitivement faire disparaitre des artistes de qualité même si ces émissions ont permis à de vrais talents de sortir du lot (Chimène Badi entre autres issue de l'émission "nouvelle star"). cela ne doit pourtant pas devenir une règle