Iannis Xenakis, né le 29 mai 1922 à Braïla et mort le 4 février 2001 à Paris est un compositeur, architecte et ingénieur d'origine grecque, naturalisé français, marié à l'écrivain Françoise Xénakis, née Gargouïl, avec qui il a eu une fille, la peintre et sculptrice Mâkhi Xenakis .
Architecte de formation, élève notamment de Le Corbusier, il l'assista dans la construction du pavillon Philips lors de l'exposition universelle de Bruxelles en 1958. Il eut une grande influence sur les milieux intellectuels. De par sa formation d'architecte et de mathématicien, il s'intéresse d'abord plus particulierement à la musique sérielle, mais il en dénonce rapidement les excès dogmatiques. Il met alors en place la musique stochastique (régie par des lois statistiques), qui permettent au calcul stochastique d’offrir à la composition une procédure semi-automatisée. L'ordinateur augmentera la possibilité de créer un véritable « processus » de création, conçu dans sa globalité. Il s'intéresse aussi dans le champ de la musique acoustique à une nouvelle spacialisation en plaçant les musiciens de manière inhabituelle, parmi le public, par exemple, ou réitérant des procédures antiques autour ou à distance du public. Nombre de ces expériences ont fait preuve de leur efficacité, le plus souvent à leur époque, au Festival de Royan dont il fut l'un des plus brillants et surprenants habitués. Xenakis créa en 1976 une interface graphique, l'UPIC, avec laquelle il relie le monde visuel du graphisme et le monde sonore de la musique. Il fut lauréat du Prix de Kyoto en 1997. Yannis Xenakis réussit, en utilisant des procédures qui auraient pu faire de ses œuvres des productions totalement déshumanisées, ce tour de force de proposer une musique le plus souvent très lyrique et souvant aussi, extrêmement émouvante. Nuits, L'Orestie et ses toutes dernières œuvres qui sont assez proches, curieusement, dans leur simplicité volontaire, de l'esprit des dernières œuvres de Liszt. Sans doute est-ce dans ce constat que réside le « mystère Xenakis » et, qui sait, son génie.
Dès 1954, Iannis Xenakis crée Metastasis pour 61 instruments ; c’est la première musique entièrement déduite de règles et de procédures mathématiques. Pour son créateur, il s’agit de mettre en pratique une relation directe entre musique et architecture, combinaison certes peu commune, mais qui pour l’assistant de Le Corbusier cela va de soi. Il mettra à profit cette combinaison en utilisant les mêmes règles de construction dans l’élaboration des plans du pavillon Philips pour l’exposition universelle de Bruxelles en 1958 ; dans ce pavillon seront émises par des haut-parleurs, dans le même concert, des œuvres de Edgard Varèse (Poèmes électroniques) et de Xenakis (concret PH pour Parabole - Hyperbole). Mais cette intrusion d’une pensée mathématique dans l’élaboration de formalismes ne peut encore bénéficier de l’outil ordinateur pour élaborer ses représentations.
En 1956, fut publiée une théorisation de la musique stochastique, qui s’appuie entre autres sur la théorie des jeux de John von Neumann. Le hasard n’y est déjà plus une simple chance ; chez Xenakis, contrairement à la troisième sonate de Boulez ou aux autres œuvres « ouvertes », contrairement à Cage, et à sa démission du compositeur, la probabilité est entièrement calculée, les règles explicitées (cf Achorripsis ou ST/10-1 en 1961). Le processus global est prévisible, même si les événements qui le composent sont aléatoires. Par cette philosophie de la création, Xenakis essaie de se rapprocher des phénomènes biologiques et des événements du monde vivant. En 1957, apparurent les premières pièces électroniques stochastiques : les Diamorphoses. Pour la première fois, ces théories bénéficièrent d’un soutien technique à la composition avec un ordinateur IBM (Xenakis travaillait en collaboration avec Arnaud de Chambure). Cette pièce, qui fut aussi la première écrite par Xenakis au G.R.M., représente une des premières réalisations abouties dans ce domaine de la composition « calculée ».
Xenakis, d'abord avec les Polytopes - spectacles sons et lumières proposés dans différents lieux de 1967 à 1978 -, puis pour le Diatope à l'inauguration du Centre Georges-Pompidou, est revenu au concept qui lui est cher de mariage entre l'architecture et la musique. Les Polytopes et le Diatope (ces deux noms viennent des mathématiques) tentent de réunir les dimensions spatiales particulières propres aux arts sonores avec celles plus habituelles du visuel et de la kinesthésie.
source : wikipédia