calbo Admin
Nombre de messages : 3579 Age : 53 Localisation : Poitiers Date d'inscription : 24/11/2006
| Sujet: Dietrich Fischer-Dieskau Jeu 12 Avr - 13:58 | |
| Dietrich Fischer-Dieskau est né le 28 Mai 1925 à Berlin sous le nom de Dietrich Fischer von Dieskau. Bien qu'il ait donné plus tard son nom à l' astéroïde 42482, Dietrich Fischer-Dieskau n'eut rien d'une étoile filante... Ce grand fumeur, à la voix remarquablement belle, demeure l'un des plus grands interprètes de la musique vocale du XXe siècle. Sa carrière fut impressionnante entre toutes par sa durée, par la quantité des oeuvres enregistrées, et enfin par la qualité et la diversité des répertoires abordés. D'abord versé dans les Lettres, Dietrich est un diseur de mots avant d'être un grand musicien, puis un baryton au talent exceptionnel. Jeune homme, cet humaniste fut enrôlé dans les chemises brunes. Emprisonné en Italie durant la seconde guerre mondiale, il fit ses premières armes avec une partition de Brahms pour toute munition et des garnisons de soldats pour tout public.Fils de M. Albert Fischer, directeur d'école à Berlin, il fut d'abord fasciné par les grands textes poétiques de Goethe et Schiller qu'il déclamait dans la cour de son école. Il vint plus tard à l'étude de la musique par l'entremise de sa mère Dora von Dieskau, institutrice, qui emmenait le jeune Dietrich aux concerts. La musique était une tradition familiale ancienne, puisqu'un certain Carl Heinrich von Dieskau fut le commanditaire de la Cantate des Paysans de Jean-Sébastien Bach (BWV 212) dès 1742. Deux siècles plus tard, dès 1942, son professeur Hermann Weissenborn vit chez ce jeune homme de seize ans un artiste à l'organe et à l'intelligence hors du commun. Dietrich Fischer-Dieskau entreprit donc de déchiffrer les cantates de Johann Sebastian Bach au piano puis commença l'étude des Lieder. Elève de la Hochschule de Berlin, fit un premier concert des Winterreise de Franz Schubert sous le terrible bombardement de 1943 qui dévasta la ville. Ses premiers enregistrements sont les introuvables Schwanengesang et Winterreise de Schubert pour le RIAS de Berlin en 1947. S'ensuivit un début de carrière à la radio et à l'opéra, sur les scènes de Münich et de Vienne, où sa haute stature et son physique lui permettaient d'aborder le rôle du Marquis de Posa dans Don Carlos de Verdi. Au concert, sa carrière internationale fut lancée lors d'un mémorable Festival de Salzburg en 1951 où Wilhelm Fürtwängler, subjugué, lui fit donner à l'improviste les Lieder eines fahrenden Gesellen de Gustav Mahler (trésor du catalogue EMI). Il devait rencontrer les plus grands courants musicaux de la seconde moitié du XXe siècle, du baroque de Telemann aux rôles Verdiens en passant par la musique contemporaine d'Othmar Schoeck. Anecdotiquement, il fut le premier chanteur allemand à se produire en Israël accompagné de Daniel Barenboïm, à l'auditorium Mann de Tel Aviv, et fut heureux dans les années 1975 de montrer que la culture germanique ne se réduisait pas à la culture officielle du nazisme. Le violoniste Yehudi Menuhin avait pour lui la plus vive admiration. Celui qui sait plus de 1500 lieder — Brahms, Schubert, Schumann, Hugo Wolf, Gustav Mahler — a chanté autant d'œuvres sous la direction des plus grands chefs de son temps : Wilhelm Furtwängler, Herbert von Karajan, Otto Klemperer, Eugen Jochum, Leonard Bernstein, Georg Solti, George Szell, Rafael Kubelik, Karl Richter. Dietrich Fischer-Dieskau fut accompagné des pianistes les plus célèbres comme par exemple Daniel Barenboïm, Wolfgang Sawallisch (qui l'ont ensuite dirigé), Sviatoslav Richter, Alfred Brendel, Herta Klust et surtout Gerald Moore. Ce cerveau musical dirige aujourd'hui — à 80 ans passés — des œuvres de Tchaïkovski, Wolf, Mahler, Wagner... Mais l'homme est éclectique et semble ne pas tenir en place. En fait, il creuse un même sillon de façon très diciplinée : épris de peinture, qu'il pratique et expose avec grand sérieux, il a écrit plusieurs essais de réflexion musicologique sur Wagner, Nietzsche, Robert Schumann, Franz Schubert... et enseigne avec beaucoup de soin l'art du lied à travers le monde entier. L'histoire de la musique retiendra sûrement ses interprétations de Bach dans les Passions, de Benjamin Britten, de Verdi dans Rigoletto ou Othello, de Wagner dans Tannhäuser (Wolfram) ou le poignant Amfortas dans Parsifal. Le metteur en scène Wieland Wagner disait à propos de son interprétation wagnérienne à Bayreuth : "l'accomplissement de ce que je voulais atteindre". Elle retiendra aussi des œuvres lyriques théâtrales comme celles de Richard Strauss (Mandryka dans Arabella) dont il incarnait "le" Baryton par excellence, au parler chatoyant et l'aigü noble. Il se fit l'interprète de grandes œuvres méconnues du répertoire lyrique du XXe siècle, dont il contribua à la découverte par sa notoriété et son apport musical : Doktor Faust de Ferrucio Busoni, Wozzeck de Alban Berg, Saint-François d'Assise d'Olivier Messiaen. , mais aussi, et c'est à noter, des œuvres du répertoire baroque, dès les années 1950, à une époque où le monde musical considérait ce style comme mineur. Loin des sunlight des concerts à grand spectacle, cela correspondait à son idéal artistique qu'il résumait d'un mot dans ses mémoires publiées en 1992 : « Faire connaître la musique par les musiciens et non les musiciens par la musique ». Au sommet de sa carrière, il enregistra pour la Deutsche Grammophon en 1968 l'intégrale des 600 lieder de Schubert. Puis ceux de Wolf, de Schumann, de Liszt. Il les a fixées avec un souci documentariste. ietrich Fischer-Dieskau est le père de trois garçons, nés de sa première épouse, la violoncelliste Irmgard Poppen, décédée en 1963. Il est aujourd'hui l'époux de la mezzo-soprano Julia Varady. Il est Professeur d'interprétation musicale à la Hochschule der Künste de Berlin depuis 1983. Il mit fin à sa carrière de chanteur en décembre 1992. Sa voix, reconnaissable entre toutes, exerce sur quiconque l'a écouté un jour au concert ou même au disque, une véritable fascination due en partie à la grande clarté de sa lecture interprétative, qu'il mettait toujours au service du compositeur et de la musique. Il a notamment écrit un ouvrage "Sur les traces des Lieder de Schubert" et sur « Nietzsche et Wagner ». « Le récital de Lieder procure des bonheurs uniques. Il vous oblige à plonger au cœur de la poésie, à situer les textes dans un bain culturel, beaucoup plus intensément que dans un opéra, soumis au metteur en scène…Pour aborder l’opéra, l’interprète de Lieder disposera donc d’une vaste palette de nuances. En retour, l’opéra forge la résistance physique par la maîtrise des fortissimo, qui enrichissent son fonds de commerce." source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Dietrich_Fischer-Dieskau | |
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