Marilyn Horne est une mezzo-soprano américaine, née à Bradford (Pennsylvanie), le 16 janvier 1934 (certaines sources indiquent 1929).
Enfant, elle chante à l'église de la petite communauté californienne où ses parents avaient pris leurs quartiers ; adolescente, elle exploite ses dons d'imitatrice pour enregistrer des covers de tubes de l'époque, vendus bon-marché dans les grandes surfaces. En 1954, à vingt (ou vingt-cinq) ans, elle prête sa voix, alors fort claire, à la Carmen Jones d'Otto Preminger. C'est comme soprano qu'elle a alors l'habitude de se produire : en 1958 elle part pour l'Allemagne, où un contrat avec l'Opéra Civique de Geselkirchen l'appelle. Elle y chante les grands rôles de soprano lyrique : Minnie dans la Jeune Fille du Far West, Mimì de la Bohème, Antonia des Contes d'Hoffmann. Son futur époux, Henri Lewis, l'accompagne. Elle rentre aux États-Unis en 1960. Les conditions de sa voix l'inquiètent : elle ne se sent pas à l'aise dans l'aigu. C'est alors qu'elle commence à travailler les notes les plus graves de sa voix : elle se découvre mezzo-soprano, tout en gardant son étendue au contre-ut. La cantatrice australienne Joan Sutherland la remarque au cours d'une reprise de l'opéra Béatrice de Tende, alors méconnu. Ce sera le début d'une longue collaboration, et la consécration de Horne en tant que mezzo-soprano colorature. Le grand succès de Norma, montée au Met en 1964, puis de Sémiramis, l'année d'après, élève le couple d'artistes au firmament : on les demande partout. Horne débute à la Scala en 1969, dirigée par le grand chef Thomas Schippers, dans le Siège de Corinthe de Rossini. La pleine maturité de Marilyn Horne, cependant, n'arrive qu'autour de 1970 : elle aborde alors Fidès dans le Prophète, et son rôle fétiche : Tancrède de Rossini, qu'elle ne quittera qu'en 1989. En 1975 le Metropolitan Opera reprend, à son intention exclusive, le Rinaldo de Haendel, une œuvre très peu courrue à l'époque. Elle y met le feu aux planches : son status de virtuose ne s'en trouve que davantage confirmé. Trente ans après la critique lui attribue le relancement de l'opéra baroque. Suite à Rinaldo, Horne est protagoniste dans l'Orlando Furioso de Vivaldi, donné dans sa première reprise moderne à Venise, l'an 1978. Elle y est extraordinaire de panache et de jeu. La production, signée Pizzi, fera le tour du monde, jusqu'en 1989. Les débuts s'égrainent à un tel rythme qu'il serait malaisé de les rappeler tous : Dalila, Eboli, Isabella, Carmen, Orphée au Met, Amnéris à Berlin, Orlando (de Haendel cette fois-ci) à Venise, Cendrillon à Chicago... Tous des succès. Douée d'une voix naturellement un rien serrée et peu encline à la pleine extension de son registre de tête, Marilyn Horne a su construire, par un travail constant, son timbre, et ré-inventer un registre perdu : celui du contralto rossinien. Vers la fin de sa carrière (officiellement arrêtée en 1998) des lézardures commençaient à se rendre évidentes, à la surface d'un maçonnage aussi sophistiqué : les différents registres, parfaitement unis jusqu'alors, perdirent leur homogénéité, transfomant progressivement les qualités uniques de cette artiste en caricature. Le poitrinage outrancier, les aigus souvent bas (ceci même au sommet de sa carrière) et l'aspect guttural du médium des dernières performances ne pourraient, en aucun cas, effacer le souvenir d'une gloire bien méritée.
source : wikipédia