Opéra en 3 actes d’Auber, livret de Scribe.
Créé à l’Opéra-Comique de Paris, le 28 janvier 1830.
« Fra Diavolo », l’un des opéras-comiques les plus populaires en son temps, a survécu surtout grâce à son ouverture. Pourtant, la musique en est admirable et le sujet excellent. Cela devrait justifier des reprises plus fréquentes.
‘Fra Diavolo’ a été le rôle préféré de nombreux ténors célèbres.
Le héros de l’histoire est ‘Fra Diavolo’, fameux bandit dont la bande opérait dans la région de Naples. Comme Robin des Bois, il est parfaitement chevaleresque et toujours prêt à donner aux pauvres ce qu’il a pris aux riches. Au début de l’action, il voyage sous l’identité du marquis de San Marco.
Personnages
Fra Diavolo, chef de bande (ténor) ; Lord Cockburn, touriste anglais (ténor) ; Lady Pamela, son épouse (mezzo-soprano) ; Lorenzo, officier de carabiniers (ténor) ; Matteo, aubergiste (basse) ; Zerlina, sa fille (soprano) ; Giacomo, un bandit (basse) ; Beppo, un bandit (ténor).
Intrigue
Acte 1. La taverne de Mattéo.
Une récompense de 10.000 piastres a été promise pour la capture de Fra Diavolo. Lorenzo et sa troupe de carabiniers boivent à l’auberge. Le brigadier est triste, sa bien-aimée, Zerlina, la fille de l’aubergiste, a été promise par son père à un prétendant plus riche que lui, le fermier Francesco. Lord Cockburn, riche voyageur anglais et sa femme, Lady Pamela, font irruption dans la salle. Ils se plaignent à grands cris d’avoir été volés et prétendent n’être encore en vie que parce qu’ils ont eu la présence d’esprit d’abandonner leur voiture. Lorenzo se lance à la recherche du brigand, ayant entendu Lord Cockburn promettre 6.000 écus à qui retrouverait les bijoux de sa femme.
Les voyageurs se querellent au sujet d’un certain marquis de San Marco qui a courtisé Lady Pamela. Le marquis fait son entrée, il est enchanté de retrouver Pamela et décide de passer la nuit à l’auberge. Mattéo s’empresse de lui porter une collation, puis demande à sa fille de bien veiller sur leur hôte, car il doit aller s’occuper des préparatifs de son mariage avec Francesco.
Le marquis apprend que les Anglais viennent d’être dévalisés par le célèbre Fra Diavolo. Zerlina chante la ballade, dite « ballade de Fra Diavolo ». Deux mendiants entrent dès que l’aubergiste et sa fille sont sortis, ils se découvrent : ce sont Giacomo et Beppo, deux membres de la bande de Fra Diavolo. Ils n’ont pas réussi à découvrir où l’Anglais avait caché son or. Fra Diavolo essaie de faire parler Lady Pamela. Il renvoie ses acolytes et adresse des compliments à la jeune femme, transformant leur tendre duo en barcarolle dès que le mari s’approche. Le marquis flatte habilement le lord et réussit à lui faire dire où il cache son or : ce sont des billets qu’ils a cousus dans son manteau et dans la robe de son épouse.
La troupe des carabiniers revient, triomphante ; ils ont tué au moins vingt brigands et récupéré les biens dérobés. Lady Pamela veut que Lorenzo soit immédiatement récompensé et puisse ainsi convaincre Matteo qu’il est assez riche pour épouser Zerlina. A la fin de l’acte, Lorenzo et ses soldats annoncent leur intention de capturer le chef des bandits tandis que Fra Diavolo jure de se venger de la perte des siens.
Acte 2. La chambre de Zerlina.
Lord Cockburn et son épouse occupent la chambre voisine à laquelle on ne peut accéder que par la sienne. Elle prépare les chambres en chantant une brillante aria. Le couple anglais va se coucher en se querellant violemment.
Fra Diavolo, ayant découvert que la chambre de Zerlina était contigüe à celle des Anglais, a décidé de s’y cacher avec ses deux acolytes. Il chante une barcarolle pour attirer l’attention de Beppo et Giacomo et les aide à passer par la fenêtre. Giacomo va frapper Zerlina de son poignard, mais elle murmure une prière dans son sommeil, et il n’a pas le courage de finir son geste.
Soudain, on entend du bruit en bas, la voix de Lorenzo qui l’appelle réveiller Zerlina, il a cherché en vain Fra Diavolo, avec ses hommes. Lord Cockburn sort de sa chambre pour se plaindre du bruit. Au même moment, Beppo fait tomber quelque chose dans le placard où il est caché. Fra Diavolo a la présence d’esprit de se montrer, il confesse au brigadier et à l’Anglais, séparément, qu’il est venu pour un rendez-vous : il glisse à chacun le nom approprié. Lorenzo le provoque, et il accepte le duel. Zerlina et Lady Pamela apparaissent et son accueillies avec froideur et réserve par leur amant et leur époux respectifs.
Acte III. Les montagnes près de l’auberge de Mattéo.
Fra Diavolo a dressé ses plans avec soi. Il veut se venger des pertes que Lorenzo et ses hommes lui ont infligées. En attendant, il chante les charmes de la vie de bandit. Beppo et Giacomo surveillent la procession pascale qui doit partir de l’auberge. Ils ont l’ordre d’attendre le départ de Lorenzo et de ses soldats et de sonner la cloche de l’église pour indiquer à Fra Diavolo que la voie est libre. La romance que chante Lorenzo exprime son amertume devant la vanité de son amour, il reproche à Zerlina son inconstance, qu’elle nie avec indignation. Beppo et Giacomo reconnaissent en elle la jeune fille qu’ils ont observée la nuit précédente, ils évoquent – apparemment un peu trop fort quelques unes de ses phrases. Elle les entend et leur demande comment ils peuvent savoir ce qu’elle disait alors qu’elle était seule dans sa chambre. On découvre sur l’un d’eux le plan de Fra Diavolo, et le complot est mis à jour.
Lorenzo ordonne que l’on conduise Giacomo à l’église, où il sonnera la cloche. Quand Fran Diavolo apparaîtra, Beppo devra lui dire que la voie est libre. Il tombera ainsi dans leurs mains. Tout se déroule comme prévu. Fra Diavolo arrive sur la place, où il est encerclé et arrêté par les carabiniers. Tout s’explique, et le pardon est accordé. (Une autre fin de l’opéra prévoit que Fra Diavolo est tué par des soldats au cours d’une embuscade)
d’après le Kobbé