Gace Brulé, trouvère et chevalier champenois du XIIe siècle. Les documents le concernant sont rares, et même ses dates de naissance et de mort sont sujettes à discussions et hypothèses de la part des médiévalistes. Ceux-ci s'accordent généralement à situer sa naissance après 1160, et sa mort après 1213. Les dates de 1170 et 1220 sont également couramment évoquées.
Gace Brulé fut l’un de nos premiers trouvères, chanteur professionnel, il s’est produit parfois loin de chez lui. Il a entretenu de bonnes relations avec les trouvères de son époque.
Il donna sa propre interprétation des thèmes classiques aux trouvères du sud de la France (le désespoir de l'amant ou du poète, le cœur épris d'une dame, les jaloux etc.) Ses chansons présentaient en général une seule idée centrale, dont étaient montrés les côtés négatifs et positifs.
Sur 108 pièces que lui attribuent les copistes médiévaux, 69 au moins sont authentiques, dont 67 chansons d’amour, ce qui constitue l’œuvre la plus importante laissé par un trouvère – avec celle de Thibaut de Champagne
Quand je vois le temps bel et clair
D’avant la neige et la gelée,
Je chante pour me consoler :
La joie je l’ai trop oubliée.
Je m’étonne de pouvoir durer
Quand sans cesse veut m’accabler celle
Qui au monde est la mieux aimée.
Elle me sait inapte à changer :
Je crains qu’elle ne m’en haïsse.
Mais je n’en suis pas à blâmer,
Puisque telle est ma destinée :
J’ai été créé pour l’aimer.
Que Dieu ne m’y laisse frauder,
Même si elle a juré ma mort
Un CD lui est entièrement consacré, interprèté par l'ensemble Oliphant