Marguerite Monnot est une pianiste et compositrice française de chansons et de musiques de films, née le 28 mai 1903 à Decize (Nièvre), décédée le 12 octobre 1961 à Paris. Cette concertiste d'exception a mis son immense talent au service de la chanson populaire. D'innombrables chansons interprétées par Édith Piaf ("Milord", "L'hymne à l'amour") et une comédie musicale à succès (Irma la douce) lui ont conféré une renommée internationale. A Decize, sa mère est institutrice, son père, Gabriel Monnot, donne des cours de piano et compose des musiques religieuses. Aveugle depuis l'âge de trois ans, il est le titulaire de l'orgue de l'église Saint-Aré, patron du village. Marguerite manifeste des talents musicaux précoces. On raconte qu'elle compose “Bluette", sa première chanson, à l'âge de trois ans. Elle passe aussi pour avoir accompagné au piano une chanteuse sur une berceuse de Mozart à trois ans et demi : une prestation récompensée par un ours en peluche. À 8 ans, elle interprète en concert Liszt, Chopin et Mozart. Entre douze et quinze ans, elle suscite ses premiers articles de presse et les éloges de Camille Saint-Saëns. À 16 ans, après avoir refusé, sur l'instance de ses parents, de faire partie des musiciennes officielles de la cour d'Espagne, Marguerite Monnot entre au Conservatoire de Paris. Elle se forme sous la houlette du pianiste classique Alfred Cortot et de Nadia Boulanger. Elle entame à 16 ans une tournée de concerts en Europe. Mais à 18 ans, engagée pour une soirée aux États-Unis, elle ne s'y rend finalement pas, interrompant brutalement sa jeune carrière de concertiste, pour cause de santé et, surtout, de trac maladif... Sa découverte de la chanson populaire à la "TSF" va lui redonner le goût de la composition. À 22 ans, en 1931, elle cosigne sa première chanson, "Ah! Les mots d'amour!", interprétée par Jane Marny. Le parolier Marc Hémy lui demande une musique pour "Viens dans mes bras", chantée par Lucienne Boyer.
Sa carrière prend un nouveau tour en 1936, lorsque sa composition "L'étranger" reçoit le prestigieux Grand Prix de l'Académie Charles-Cros du disque français en 1935. Chanté au début par Annette Lajon, "L'étranger" a été adopté par une jeune chanteuse de cabaret alors en pleine ascension, Édith Piaf, qui a fait sa connaissance par l'intermédiaire de Raymond Asso. Marguerite Monnot mettra ensuite en musique Mon légionnaire, d'abord chanté par Marie Dubas. Piaf, qui admirait Dubas, reprendra à son tour la chanson en 1937. Ce sera le début d'une collaboration fructueuse de près de 25 ans, doublée d'une amitié profonde entre les deux femmes. Marguerite Monnot travaillera avec d'autres paroliers, comme Henri Contet, pendant les années d'occupation, écrivant notamment "Où sont-ils donc mes petits copains", "Tu es partout" (qu'on retrouvera plus tard dans la bande musicale du film "Il faut sauver le soldat Ryan"). Le duo Piaf-Monnot sera le premier couple féminin dans l'histoire de la chanson. Elles vont créer une centaine de chansons dont beaucoup vont devenir inoubliables. Elle connaît un succès international en 1956, quand "La goualante du pauvre Jean" devint numéro 1 des ventes aux États-Unis, sous le titre "The poor people of Paris", chanté par Dean Martin. Elle fait ensuite une escapade dans la comédie musicale, avec Alexandre Breffort, en composant la musique d'"Irma la douce". Très novatrice pour son époque, "Irma la douce" sera l'une des rares comédies musicales françaises à triompher au Royaume-Uni et aux États-Unis. Elle composera ensuite le fameux "Hymne à l'amour", écrit par Piaf en hommage à Marcel Cerdan. Puis ce sera "Milord", sur des paroles de Georges Moustaki, une musique qui connaît là encore un énorme succès international. Elle se brouillera finalement avec Piaf, à la suite de son éviction au profit de Charles Dumont, qui signe le fameux "Je ne regrette rien". Le 11 octobre 1961, traversant une période de dépression, elle meurt « par distraction », comme le rapportera Georges Moustaki, d'une crise d'appendicite non soignée. Edith Piaf la surnommait affectueusement "La guite". Cette femme timide, à la distraction légendaire, refusant les honneurs, a toujours été rétive à faire reconnaître son talent et ses droits : elle refusera ainsi de signer "La vie en rose", coécrite avec Louis Gugliemi, dit Louigy, et elle n'accéda vraiment à l'aisance financière qu'avec le succès d'Irma la douce !
Marguerite Monnot a longtemps vécu maritalement avec l'homme de sa vie, Paul Peri, chanteur dont le vrai nom était Etienne Giannesini. Le 11 juillet 1950, passant devant la mairie du 16ème arrondissement de Paris, ils décident, sur un coup de tête, de se marier officiellement. Paul Peri parvient à éviter la publication des bans, et rétribue de quelques billets à des passants pour jouer le rôle des témoins. Quelques minutes plus tard, le mariage est prononcé...
source : wikipédia