Hans Rott est un compositeur autrichien, né le 1er août 1858 et mort le 25 juin 1884. Compositeur méconnu souvent comparé à Anton Bruckner et Gustav Mahler, son existence tragique autant que sa belle symphonie en mi bémol majeur ne peuvent manquer d’impressionner.
Pendant ses études musicales au Conservatoire de Vienne, il partage la chambre de Gustav Mahler notamment. De 1874 à 1877, il étudie l'orgue avec Anton Bruckner qui l'estime beaucoup. Outre l'influence de Bruckner, Rott découvre l'œuvre de Richard Wagner au festival de Bayreuth de 1876. Au conservatoire, Hans Rott compose intensément avant de composer une symphonie en mi majeur (1878-80) qui impressionne par sa maîtrise orchestrale et ses qualités mélodiques autant que par ses citations wagnériennes à peine dissimulées. Bien qu’encouragé par Bruckner, Rott échoue à faire jouer la symphonie en mi majeur par Hans Richter, puis la soumet au jugement de Johannes Brahms, Eduard Hanslick et Karl Goldmark afin de pouvoir bénéficier d’une bourse d’Etat. Nouvel échec car Brahms voit dans la symphonie autant de « belles choses que d’éléments banals ou dépourvus de sens ».
Dès lors la santé mentale de Rott se détériore rapidement, et le drame se produit dans un train qui mène le jeune compositeur à Mulhouse où l’attend une place de chef de chœur. Indisposé par un voyageur qui allume son cigare, Rott le menace de son revolver puis affirme – ça ne s’invente pas – que « Brahms a rempli le train de dynamite » ! Aussitôt interné à l’hôpital psychiatrique de Vienne, il décède de la tuberculose quatre ans plus tard, après plusieurs tentatives de suicides et sans avoir écrit une seule note de musique. Pendant près de cent ans, le nom et l’œuvre de Rott tombent dans l’oubli, avant la (re)découverte de la symphonie en mi majeur dans les archives de la Bibliothèque nationale autrichienne à la fin des années 1980.
A propos de Rott, Mahler aurait déclaré : " Ce que la musique a perdu avec lui est incommensurable : son génie s'envole tellement haut, déjà dans sa première symphonie, qu'il a écrite lorsqu'il était un jeune homme de vingt ans et qui fait de lui - le mot n'est pas trop fort - le fondateur de la symphonie nouvelle, comme je la comprends. Mais ce qu'il voulait n'est pas encore atteint véritablement. C'est comme si quelqu'un lançait quelque chose de toutes ses forces mais, parce qu’il est encore maladroit, n’atteint pas vraiment son but. Mais je sais où il voulait arriver. Oui, il est si proche de ce qui m’est le plus personnel que lui et moi apparaissons comme deux fruits du même arbre, issus du même sol, nourris du même air. J’aurais pu retirer énormément de lui et peut-être aurions nous, ensemble, d’une certaine manière exploité à fond le contenu de ces temps nouveaux qui étaient en train d’éclore pour la musique ". (Source : Mémoires de Nathalie Bauer-Lechner)
source : wikipédia