Lili Boulanger, de son vrai nom Juliette-Marie Olga Boulanger, est une compositrice française, née à Paris le 21 août 1893 et morte à Mézy-sur-Seine (Yvelines) le 15 mars 1918. Elle est la sœur cadette de la compositrice et pédagogue de renom Nadia Boulanger.
Lili Boulanger voit le jour dans une famille de musiciens. Son père, Ernest Boulanger, est compositeur, Premier Grand prix de Rome en 1835, et professeur de chant au Conservatoire de Paris. Sa mère, Raïssa Mychetski (ou Myshetskaya), est une cantatrice russe, originaire de Saint-Pétersbourg. L’ambiance familiale est donc propice à l’étude de la musique, art pour lequel la jeune Lili montre très tôt d’étonnantes dispositions. Dès six ans, elle sait déchiffrer les partitions — avant même de savoir lire — et étudie l'harmonie. Gabriel Fauré, ami de la famille, est émerveillé par sa précocité et lui donne ses premières leçons de piano. De santé fragile, l'enfant reçoit à domicile l'enseignement d'éminents professeurs, notamment Georges Caussade pour la fugue et le contrepoint. Elle étudie, outre le piano, le violon, le violoncelle, la harpe — elle a pour professeur le célèbre harpiste Alphonse Hasselmans —, l’orgue. Elle s'essaie à la composition, encouragée par sa sœur Nadia, mais ne subsiste de ces œuvres de prime jeunesse qu'une Valse en mi majeur, composée en 1906. En 1909, Lili Boulanger entre au Conservatoire de Paris dans la classe de composition musicale de Paul Vidal. Elle concourt une première fois pour le Prix de Rome en 1912 mais la maladie l'oblige à se retirer de la compétition. Elle se présente l'année suivante et devient, en 1913, la première femme à remporter le Premier Grand prix de Rome de composition musicale pour sa cantate Faust et Hélène (prix qu'elle partage néanmoins avec Claude Delvincourt). Une première audition publique de l'œuvre est donnée le 16 novembre 1913 par les Concerts Colonne au Théâtre du Châtelet et rencontre un vif succès, tant public que critique. Le 24 novembre, elle est reçue à l'Élysée par le président Raymond Poincaré. En 1914, Lili Boulanger part pour l'Italie rejoindre les lauréats du Prix de Rome à l'Académie de France à Rome (Villa Médicis). Durant ce premier séjour de quatre mois — écourté par l'éclatement de la Première Guerre mondiale —, elle entame la rédaction de ses trois Psaumes XXIV, CXXIX, CXXX et Vieille prière bouddhique, œuvres qui ne seront complétées qu'en 1917. En 1918, elle dicte à sa sœur Nadia, sur son lit de mort, son ultime œuvre, le Pie Jesu. Atteinte de tuberculose intestinale, Lili Boulanger décède prématurément à l'âge de vingt-quatre ans. Elle est inhumée au cimetière de Montmartre.
Ses compositions incluent des pièces orchestrales pour piano, orgue, violon, violoncelle, hautbois ou flûte et, surtout vocales sur des poèmes de Jammes, Maeterlinck ou Musset. Le diagnostic précoce de sa maladie semble avoir accru sa créativité et ses nombreuses œuvres, d'inspiration biblique ou mystique, semblent marquées par sa tragique destinée. Beaucoup sont restées inachevées ou sont perdues.
source : wikipédia